Mexico, c’est autant l’envolée des gratte-ciel que le déploiement de la place du Zocalo. Son temple aztèque n’est qu’une ruine, mais il nargue la cathédrale qui penche comme à Pise. Les avenues scintillent d’embouteillages et de feux rouges. Dans les bosquets de Chapultepec, les moineaux chantent. La révolution mexicaine a figé son idéal sur des hectares de murs peints à sa gloire ; seul le quotidien s’agite, terre à terre, autour des étals débordants des marchés. Quittez Mexico, les contrastes continuent, entre le Lourdes perché de la Guadalupe et les perspectives Versaillaises de Teotihuacan. Et ces cités coloniales, 200 kilomètres à la ronde ! Une cité coloniale, c’est une ville espagnole, un nom espagnol, et des couleurs indigènes : Morelia, San Miguel, Dolores… toutes ont participé au violent accouchement du Mexique. En 1811, alors que le colonisateur leur tuait ceps de vigne et vers à soie pour que tout vienne d’Espagne, les Mexicains se sont révoltés à l’appel du curé de choc Hidalgo. Fusillé. Son disciple, Morelos, sera jugé pour hérésie. Fusillé. Allende, chef d’armée rallié à la cause… Fusillé. Plus tard, à Puebla, capitale de la dinde à la sauce chocolat, les Mexicains canarderont les zouaves de Napoléon III, et à Queretaro, au fond d’un joli parc, passeront par les armes l’empereur autrichien qu’on voulait leur fourguer. L’histoire vous ennuie ? Les villes vous plairont quand même : églises tarabiscotées, arcades évadées d’un Zorro, et ce bijou de ville minière, Guanajuato, dont les routes souterraines rugissent sous le trottoir où cent étudiants jouent la sérénade !