Voyage en Espagne : les réglementations à connaître en 2025
Voyager en Espagne en 2025 pourra s’avérer plus compliqué qu’auparavant. Nous faisons le point sur les nouvelles mesures mises en place.
Alors que la Semana Santa, l’une des principales attractions touristiques du pays, s’y tiendra du 13 au 20 avril, nous faisons le point sur les formalités à connaître pour entrer en Espagne, destination touristique mondiale.
Les résidents de l’Union européenne n’ont pas à s’en faire. Il leur suffit de se présenter aux frontières avec une carte d’identité ou un passeport valide. S’ils restent plus de 90 jours sur place, il leur sera néanmoins demandé de s’enregistrer auprès des autorités.
CNI ou passeport ?
Pour rappel, les cartes nationales d’identité (CNI) françaises délivrées à des personnes majeures entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2013 restent valables 5 ans après la date de fin de validité indiquée à leur verso.
Le Quai d’Orsay recommande toutefois de privilégier l’utilisation d’un passeport valide à celle d’une CNI portant une date de fin de validité dépassée. En cas de perte ou de vol des documents officiels, certaines compagnies (notamment Ryanair) n’acceptent pas l’embarquement d’un ressortissant français muni d’une déclaration de perte ou de vol établie par la police espagnole. Et elles exigent un laisser-passer consulaire, établi par une autorité consulaire française (coût de 55 euros).
Résidents hors-UE
Les habitants des pays hors-UE devront quant à eux s’affranchir d’un certain nombre de formalités. En plus de respecter eux aussi la règle des 90 jours, ils doivent justifier d’un passeport valide au moins trois mois après leur date de départ d’Espagne. C’est l’une des règles propres à l’espace Schengen, non pas au pays. Idem concernant l’exigence de prouver qu’ils disposent de fonds suffisants pour leur séjour.
Ces touristes doivent également, pour rentrer sur le territoire espagnol, fournir un justificatif de réservation d’hôtel ou de logement. S’ils se rendent chez des amis ou de la famille, une lettre d’invitation (carta de invitación) est requise.
Depuis 2025, ces voyageurs doivent également montrer une preuve d’assurance voyage à la frontière. Celle-ci doit généralement couvrir les frais médicaux et de rapatriement. Un justificatif de billet retour – ou pour un autre pays – leur sera également demandé.
Entrée en vigueur de l’ETIAS
D’ici quelques mois, l’ETIAS (European Travel Information and Authorisation System) sera demandée aux ressortissants d’une soixantaine de pays hors Union européenne.
Les 30 Etats membres de l’espace Schengen élargi exigeront cette autorisation de voyage, mise en place par la Commission européenne. Il est donc important de surveiller sa mise en place. Il faudra demander l’ETIAS préalablement au déplacement. L’autorisation permettra au voyageur de séjourner durant 90 jours maximum dans les pays concernés et sera valable trois ans.
Son montant s’élèvera à 7 euros. Elle ne sera néanmoins pas demandée aux voyageurs de moins de 18 ans et de plus de 70 ans, ainsi qu’aux membres de la famille de citoyens européens ou de ressortissants de pays tiers disposant du droit de circuler librement dans l’Union européenne.
Un nouveau registre administratif décrié
Depuis le 2 décembre 2024, les autorités demandent également aux touristes de leur fournir davantage de données personnelles. Il revient aux hôtels, locations de vacances, campings, agences de voyages et sociétés de locations de voitures de les collecter. Ceux-ci devront communiquer entre 40 et 60 informations aux autorités espagnoles – modalités de paiement, adresse du domicile, numéro de téléphone, nombre d’invités et liens de parenté dans un groupe…
Cette mesure avait déjà suscité un tollé parmi les professionnels du tourisme, qui dénoncent des procédures administratives bien plus fastidieuses. Ils craignent également l’impact négatif que cette réglementation aura sur le secteur hôtelier en Espagne, et sur les voyageurs eux-mêmes.
Semana Santa
L’approche de la Semana Santa rend ces procédures administratives déjà complexes quasiment impossibles. L’afflux de visiteurs engendre des problèmes sur le site web à partir duquel les professionnels doivent consigner les informations demandées.
L’Association corporative des agences de voyage spécialisées (Asociación Corporativa de Agencias de Viajes Especializadas, ACAVe) et l’Union nationale des agences de voyages (Unión Nacional de Agencias de Viajes, UNAV) dénoncent des « problèmes techniques constants », des « pannes périodiques », ainsi que des « interruptions pour maintenance », rapporte le site spécialisé Hosteltur.
« Les agences doivent être exemptées des obligations absurdes imposées par le Décret Royal et qui, quatre mois après son application complète, restent impossibles à respecter », dénonce Catiana Tur, responsable de l’ACAVe.
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