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Vers une hôtellerie française à deux vitesses

Tirées par la clientèle internationale et le segment des salons et congrès, Paris et les grandes agglomérations françaises aiguisent les appétits des groupes hôteliers alors que la province, confrontée à une hôtellerie vieillissante et une baisse de fréquentation globale, perd du terrain et de son attrait.

La décision prise le mois dernier par Rezidor d'abandonner l'exploitation de sept hôtels en France qu'il jugeait « mal situés » et « constamment non rentables », jette la lumière sur une tendance de fond : l'hôtellerie française se bipolarise. « Ces établissements, de petites capacités et trop positionnés sur des marchés locaux, perdaient 2,5 ME par an », explique Éric de Neef, senior vice-président Park Inn by Radisson. Pour attirer un mix clientèle affaires et loisirs d'envergure internationale, la chaîne hôtelière a décidé de se redéployer sur des villes stratégiques telles que Paris, Marseille et Lyon. « L'idée n'est pas de sortir de France mais de se concentrer sur le Top 12 (les 12 principales villes de France, Ndlr). C'est ce que font les grands groupes hôteliers et c'est une tendance qui touche toute l'Europe », poursuit Éric de Neef.

Cette perte de vitesse à laquelle est confrontée l'hôtellerie en région n'est pas nouvelle mais le phénomène tend à s'accélérer. Avec la crise économique, les clients se font plus rares tout comme les investissements pourtant nécessaires à la modernisation de l'offre. « Il y a une vraie crise dans l'hôtellerie de province. Au global, CHC (Châteaux et Hôtels Collection) a enregistré à fin septembre un CA en baisse de 5 % alors que la fréquentation dans les hôtels parisiens était en croissance », indique Timothée de Roux, directeur général adjoint de CHC.

 

LA FIN DE L'INDÉPENDANCE ?

 

Cette baisse de régime n'est pas sans conséquence sur le développement des chaînes hôtelières. « Cela devient difficile de trouver des hôtels de qualité », souligne Alexandra Libes, directrice du développement de Best Western France. Les postulants à la coopérative doivent désormais répondre aux critères définis par la charte de qualité interne et apporter un soin particulier à la décoration de leurs établissements.

Mais peuvent-ils y parvenir seuls ? « Aujourd'hui, on ne peut plus se lancer sans appui commercial », répond Antoine Cadier, directeur du développement de Choice Hotels. Le réseau, qui compte 129 établissements franchisés en France, est de plus en plus souvent sollicité par des hôteliers indépendants qui souhaitent le rejoindre. « Un indépendant rassure un banquier et s'assure un chiffre d'affaires s'il appose une marque sur son hôtel », confirme Alexandra Libes. Fédérés autour d'une enseigne, ils peuvent espérer accroître leur visibilité et diversifier leur clientèle et leur mode de distribution.

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