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TUI France : le CSE déclenche une procédure d’alerte économique

La procédure, votée à l’unanimité par les syndicats, vient conclure une semaine d’échanges avec la direction du voyagiste.

Après la tenue de plusieurs réunions entre les représentants du personnel et la direction de TUI France cette semaine, le Conseil social et économique (CSE) de l’entreprise, qui représente le personnel, a voté à l’unanimité (CGT, FO, CFDT, CFE CGC) le déclenchement d’une procédure d’alerte économique.

Concrètement, un expert indépendant du cabinet spécialisée Apex-Isast « va décortiquer les comptes de l’entreprise, rentrer dans le détail de la stratégie », explique Lazare Razkallah, le secrétaire général du CSE. A l’issue de son enquête, « qui peut durer plusieurs semaines ou plusieurs mois », l’expert remettra un rapport au CSE et, surtout, au Conseil d’administration du groupe TUI, maison mère de TUI France, qui devra alors répondre à ses constatations. « C’est une procédure qu’on peut déclencher, en tant que représentants du personnel, et qui montre que nous restons en état d’alerte », détaille Lazare Razkallah.

Des réunions « décevantes »

Le CSE a pris cette décision après plusieurs rendez-vous d’importance avec la direction du voyagiste. « Lors d’une commission économique, ce mardi, nous avons pris connaissance des premiers chiffres de l’exercice 2017/18. Sans rentrer dans le détail, ils ne sont pas bons, et les perspectives pour 2018/19 ne sont pas meilleures », raconte Lazare Razkallah. C’est au cours de cette même réunion que la direction de TUI France, désormais dirigé par Hans Van de Velde, a promis aux salariés du tour-opérateur qu’aucun plan social ne porterait sur l’exercice en cours, qui prendra fin le 30 septembre 2019.

« C’est une bonne nouvelle, et cela montre que notre mobilisation depuis janvier a porté ses fruits », se réjouit Lazare Razkallah. « Mais le CSE extraordinaire du lendemain nous a déçu. Nous avons eu quelques pistes (plus de vente en ligne, privilégier les ventes en agences intégrées et mandataires qu’aux réseaux tiers, développer le flexi-package, …) mais nous n’en savons pas plus sur la stratégie. Jeudi, lors d’un CSE ordinaire qui évoquait les conséquences de cette stratégie sur l’emploi, la direction nous a présenté le projet d’externalisation au Maroc de certains services (opération, SAV, …), tout en maintenant les salariés français à leur poste s’ils le désirent, ou en favorisant les mutations internes. C’est quelque chose à laquelle nous nous opposerons », prévient le syndicaliste.

« Une réflexion globale a été engagée »

Un projet confirmé par la direction de TUI France. « Ce projet permettrait de diminuer les frais généraux de l’entreprise comme prévu dans les orientations stratégiques. Ce dispositif est fondé sur le volontariat, il n’y aura aucune suppression de poste liée à ce projet d’externalisation », assure le groupe. Par ailleurs, « outre la poursuite des axes stratégiques concernant l’amélioration des marges, la baisse des frais généraux, et la baisse des coûts de distribution, une réflexion plus globale a été engagée », indique le voyagiste. « Compte-tenu de l’environnement concurrentiel et des spécificités du marché du tourisme en France, il est nécessaire d’envisager des évolutions du modèle économique qui vont au-delà d’éventuelles réorganisations (notamment en accélérant l’intégration avec la Western Region pour plus d’efficacité et de synergies) », explique TUI France, sans préciser ses intentions.

« Finalement, ces réunions ont accentué nos craintes », conclut Lazare Razkallah. Au mois de juin, la direction devrait présenter de nouvelles pistes de redressement pour le voyagiste, ralenti par ses mauvais résultats depuis plusieurs exercices. TUI France pourrait être à la recherche « de nouveaux partenaires », selon les informations du CSE.

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