Tourisme en France : l’Alliance 46.2 lance un cri d’alarme
Une police touristique et des mesures urgentes destinées aux petites entreprises comptent parmi les pistes évoquées par l'association, pour sortir du marasme le tourisme français.
L'Alliance 46.2 réunit 21 entreprises leaders dans le secteur du tourisme. Club Med, APST, Disneyland Paris, Aéroports de Paris, Accorhotels, Pierre&Vacances, SNCF, entre autres, font partie des membres fondateurs.
Dans une lettre ouverte adressée ce matin à la presse, l'association d'entrepreneurs dont l'objectif est "de renforcer l'attractivité de la destination France" tire un véritable cri d'alarme pointant "la grave crise" que traverse le secteur.
Une police spécialisée
Parmi les pistes évoquées pour sortir du marasme, "la sécurité constitue le premier impératif", assure l'Alliance 46.2. Elle préconise donc "des mesures opérationnelles", comme une "une organisation spécifique, au moins à l’échelle de Paris et de sa première couronne, permettant à la police d’avoir une vision globale tant des agissements de bandes (…) bien organisées que de petits délinquants à la sauvette qui empoisonnent la vie des touristes".
Pour ce faire, la création d'une "police spécialisée", voire "d'un parquet spécialisé" est suggérée. "Quand un pays de 66 millions d’habitants accueille 84 millions de touristes, il n’est pas anormal" d'évoquer cette éventualité, estime l'Alliance.
"Des mesures pénales renforcées permettant de dissuader les délinquants, par exemple en instituant une circonstance aggravante pour les délits commis dans les zones touristiques ou une interdiction d’y paraître pour les récidivistes", constitueraient une autre piste.
L'Alliance 46.2 souhaite également redorer l'image de la France au-delà de la seule promotion touristique, "plus suffisante". Tous les vecteurs de communications doivent être utilisés, cinéma, séries télévisées, arts plastiques, spectacle vivant….
Un "Nation branding"
"Nos établissements d’enseignement et de recherche, nos produits d’exportation ainsi que les voix qui portent, celles des responsables politiques et économiques, des grands noms des arts, des sciences, de la gastronomie, de la musique, du spectacle… Il s’agit de faire ce que font très bien nos concurrents anglo-saxons : organiser ces canaux qui véhiculent notre image, c’est-à-dire gérer notre softpower et travailler notre nation branding".
La troisième urgence concerne les entreprises, estime l'Alliance. "Une chose est certaine : la crise que nous traversons va faire des victimes dans le tissu des industries du tourisme composé à plus de 90% de petites entreprises".
Alléger la fiscalité et réformer
Les leviers à actionner sont du côté de la fiscalité et des charges sociales. Enfin, il faut débloquer les réformes attendues depuis longtemps : simplification des règles d’urbanisme, financement des investissements, connectivité aérienne avec les clientèles long-courrier, modernisation du dispositif de promotion…
"Tous ces chantiers peuvent bouger, tout comme la correction de faiblesses lancinantes spécifiques comme l’aménagement du régime de gestion des plages, l’attente aux postes de police à Roissy-Charles-de Gaulle ou la simplification des règles de détaxe".