Le Conseil de l’Europe peine à médiatiser ses activités, face à un Parlement européen plus actif dans les grands débats politiques. Le premier, installé à Strasbourg en 1949, compte 47 pays membres. Antichambre de l’Union pour les Etats souverains d’Europe de l’Est, il se préoccupe de la promotion de la démocratie et de la défense des droits de l’homme. Pour visiter son étrange pyramide grise, imaginée dans les années soixante-dix, il faut se présenter en groupe. L’hémicycle à ossature en bois est remarquable, mais le siège voisin de la Cour européenne des droits de l’homme est encore plus passionnant. Pour abriter 47 juges, l’architecte Richard Rogers a imaginé une façade incurvée le long de l’Ill, dominée par deux tonneaux où siègent les juges européens. Impossible, toutefois, de rendre visite aux juristes. Le triptyque européen strasbourgeois s’achève au siège du Parlement. Sa façade transparente laisse apparaître l’autre hémicycle de Strasbourg. Celui dont les débats sur l’économie, la défense ou le transport ont le meilleur écho… quand ils s’y déplacent, pour les sessions plénières, depuis Bruxelles. Le bâtiment, qui se déploie sur 200 000 m2, n’abrite les députés que trois jours par mois. Ascenseurs en verre, escaliers roulants qui flottent entre deux étages, rue centrale habillée d’énormes plantes exotiques : la décoration intérieure est soignée, et la technologie s’affiche au meilleur niveau. En période de session, tous les débats sont retransmis sur le canal de télévision interne ! La visite se termine près du bar des députés, dont l’étrange moquette rappelle une prairie anglaise, vue du ciel. Quant à la photo souvenir, elle immortalise les visiteurs devant un bouquet de drapeaux européens. Habile en techniques de marketing, le Parlement n’est pas avare en gadgets à bannière étoilée !
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