Ski : la station de l’Alpe du Grand Serre vouée à la fermeture
Les élus locaux ont décidé de ne plus subventionner les remontées mécaniques de la station de ski de l’Alpe du Grand Serre, en Isère, qui devrait donc fermer après 85 ans d’existence, a indiqué dimanche la députée PS Marie-Noëlle Battistel.
Le conseil de la Communauté de communes de Matheysine (CCM) a voté vendredi à une large majorité (47 voix sur 61) contre la reconduction de la délégation en régie avec la société spécialisée Sata (Téléphériques et remontées mécaniques), a-t-elle expliqué à l’AFP, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
Des pistes jusqu’à 2.200 mètres d’altitude
Cette décision, à deux mois de l’ouverture de la saison, scelle le sort de cette station de moyenne montagne située sur la commune de La Morte à 1.370 mètres d’altitude, avec ses trois télésièges, ses téléskis et ses 50 kilomètres de pistes dont les plus hautes serpentent à 2.200 mètres d’altitude.
« 200 emplois directs et indirects et autant de familles seront impactées », a souligné Mme Battistel, qui a tenu une réunion publique sur place dimanche.
« Un crève-coeur »
« C’est un crève-coeur mais on ne laisse pas tomber, on reste mobilisé et on cherche tous ensemble des solutions », a assuré l’élue de la 4e circonscription iséroise, qui assure avoir reçu de nombreux « engagements » des acteurs du monde de la montagne.
Depuis 2017, la communauté de communes a financé à hauteur de 2,7 millions d’euros la station mais les déficits se sont accumulés à chaque exercice, a-t-elle expliqué. Pour Coraline Saurat, présidente de la CCM, les élus étaient face à « un choix cornélien », car « poursuivre l’exploitation dans ces conditions » aurait impliqué de renoncer à d’autres projets.
« Ce n’est pas faute d’avoir travaillé d’arrache-pied depuis trois ans à la construction d’un projet de transition, à l’assainissement des comptes de la régie et au maintien de l’exploitation dans l’espoir d’un avenir meilleur », avait-elle ajouté dans son intervention.
Dans les Alpes, une station de ski ferme définitivement
Dans le cadre d’un référendum municipal organisé dimanche, les habitants de Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) viennent de valider la fin de l’activité ski dans la station du Grand Puy, gérée par la commune.
Ce domaine skiable de 24 kilomètres de pistes, sur les hauteurs de la commune, entre 1.370 mètres et 1.800 mètres d’altitude, avait été fragilisé par le réchauffement climatique. L’absence régulière de neige avait occasionné une chute de la fréquentation et la structure cumulait des centaines de milliers d’euros de pertes par an, selon la mairie.
La municipalité envisage désormais de proposer de nouvelles activités à ses visiteurs, « des activités de sport et de nature respectueuses de l’environnement », a précisé le maire, Laurent Pascal.
180 domaines skiables fermés depuis les années 70
Plus de 180 domaines skiables ont été fermés en France depuis les années 70, en grande majorité des micro-stations familiales non rentables situées en moyenne montagne, selon le décompte du géographe Pierre-Alexandre Metral, doctorant à l’université de Grenoble spécialiste des stratégies de reconversion.
Le réchauffement climatique, qui rend la neige plus incertaine, complique également la donne des stations touristiques depuis les années 2000.