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Selectour Afat découvre la démocratie

Programmes électoraux, listes de candidats, bilans et promesses… les élections pour le renouvellement du Conseil d’administration du réseau se professionnalisent. Place à la politique.

La campagne pour l’élection du nouveau conseil d’administration du réseau Selectour Afat, qui se tiendra le 25 juin prochain, a commencé le 7 mai dernier. Franck Vernin, co-gérant de l’agence Vernin Voyages (77), dévoilait un site énigmatique présenté comme un « espace de réflexion », visant à « inciter les adhérents à voter » : Le Mouvement. Au coeur du débat : la question de la transparence, la gouvernance, la redistribution des richesses et l’avenir du réseau.

Depuis, Jean-Pierre Mas, actuel président du Conseil d’administration, a formé une liste de 17 candidats (8 sortants) prêts à voter pour sa réélection. Le Mouvement s’est rassemblé autour de 14 candidats (2 sortants), dont un président potentiel, Bernard Vairon, actuel président de la coopérative AS Voyages. Quant à François-Xavier de Boüard, il s’est présenté en indépendant rejetant « l’esprit de clan » et se disant « prêt à collaborer » avec les administrateurs des deux listes qui ont « du talent ». Listes électorales, sites Internet et plaquettes, programmes, conférences de presse… C’est la première fois dans l’histoire du réseau, et de la distribution en général, qu’un tel processus démocratique se met en place. Et les parallèles avec la vie politique française, et ses écueils, sont flagrants.

Transparence et mots doux

Dans le discours d’abord. « Menteur » « voleur », « incapable » entend-on en coulisse alors que les discours officiels se contentent de « comité des fêtes » ou de « décisions imbéciles ». Le Mouvement a également axé une partie de ses déclarations sur la question de la transparence. S’il n’est pas question de publier le patrimoine des administrateurs, Bernard Vairon estime que des informations comme la masse salariale du siège, le salaire du directeur général ou les indemnités et défraiements des administrateurs « devraient être communiqués » aux adhérents. « Les indemnités des administrateurs sont de 200 euros par journée de travail et 350 euros pour les missions spéciales (…). Soit un total de 112 000 euros pour 16 administrateurs « répond Jean-Pierre Mas. De manière générale, plusieurs adhérents interrogés par L’Écho touristique jugent la communication du réseau « déplorable ». Sur des sujets comme la révocation du directeur général, Philippe de Saint-Victor en janvier dernier, l’un d’eux avance : « On voit vraiment que ce n’est pas clair ». « Il n’y a pas de fumée sans feu » estime un autre adhérent, sur la question des comptes des différentes structures de Selectour Afat. « Fantasmes » et « rumeurs » juge Jean-Pierre Mas contre qui aucune preuve n’a été apportée. « Les comptes sont approuvés par deux commissaires aux comptes, Deloitte et Exco. Le 6 mai, ils ont été approuvés sans opposition par le Conseil d’Administration » rappelle-t-il.

Redistribuer les richesses

Cet apprentissage houleux de la démocratie permet aussi de confronter les projets pour l’avenir du réseau. Les candidats ont tous fait part de leur volonté de mieux redistribuer les richesses, mais en apportant des réponses différentes. Jean-Pierre Mas a ainsi présenté une liste chiffrée d’économies, afin de rehausser les rémunérations. « On a été un réseau de riches, qui ne regardait pas à la dépense (…). Nous allons adopter désormais une gestion rigoureuse » explique-t-il. « Jean-Pierre Mas promet de redistribuer 2 millions d’euros aux agences, de faire des économies, d’être transparent, mais pourquoi rien n’a été fait avant ? Il y a trop de gaspillage » répond un adhérent. Ses opposants notent également que les économies promises étaient en grande partie déjà budgétées.

François-Xavier de Boüard préfère, lui, insister sur « une bonne gestion » et s’interroge sur les montants engagés dans le développement des nouvelles technologies. « Avant de dépenser des millions dans des logiciels (…), il faudrait se poser la question : les acquis sont-ils déjà utilisés ? » Il estime également que « certaines agences ont du mal à percevoir les bénéfices retirés du TOP 14 » et souhaite revenir à un versement annuel, plus visible.

Bernard Vairon rappelle, pour sa part « que l’année 2013 va être dure » et juge les promesses de Jean-Pierre Mas « difficiles à tenir », sachant qu’il faut investir dans les services pour les adhérents. Il promet toutefois une redistribution « plus équitable » qui passerait essentiellement par l’intégration des réservations d’hôtels dans les commissions distribuées aux agences. Faux, répond Jean-Pierre Mas : « les 227 000 euros de surcommissions perçues au titre de 2012 de la part d’Accor et des centrales hôtelières seront reversées en septembre ».

Sur tous ces points, précis, les approximations des différents partis, pour des raisons électoralistes, nuisent toutefois au débat. Et il sera bien difficile pour les adhérents de voter « en citoyen éclairé », surtout lorsque certains avouent ne pas avoir le temps de suivre ces élections. Heureusement, les programmes des différents « partis » se rejoignent sur plusieurs points : la nécessité d’engager un directeur général, de n’avoir qu’un seul président, de consulter les adhérents pour les grandes décisions, de renforcer le lien avec les agences, de faire preuve de transparence, de mieux comprendre les attentes des clients et de renforcer la communication. « Cela prouve que les adhérents ont été entendus » affirme François-Xavier de Boüard. La réponse le 25 juin.

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