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Quand TUI FRANCE se pose en futur n°1 du tour-operating

Alors qu'il a déposé une offre de rachat ferme de Transat France dans le cadre de négociations exclusives, le groupe TUI est quasiment assuré de finaliser son acquisition. De quoi devenir leader sur le marché français… et enfin rentable ?

Rien n'est signé mais la messe semble dite. Sauf coup de théâtre, le groupe TUI mettra la main d'ici le 31 octobre sur Transat France et ses deux marques, Vacances Transat et Look Voyages. Une belle prise pour le n°1 mondial du tourisme qui y voit l'opportunité de s'imposer, enfin, en leader incontesté du tour-operating français. Sur le papier, la transaction rassemble TUI France (Nouvelles Frontières, Marmara, Passion des Îles, Aventuria) deuxième voyagiste hexagonal derrière le Club Med avec 620 M€ de chiffre d'affaires en 2014-2015 (soit une part de marché revendiquée de 12 %), et celui qui a toujours voulu incarner la 3e voie. En 2015, Transat France a réalisé 441 M€ de CA avec 9 % de part de marché et 375 000 clients.

Une belle opération sur le papier

« Avec cette acquisition, TUI France ne va pas seulement atteindre une rentabilité solide, mais aussi devenir le leader en France », a assuré Fritz Joussen, CIO du groupe TUI tout en reconnaissant que « le marché français n'est traditionnellement pas facile ». De fait, TUI France y est toujours déficitaire et Transat France a enregistré l'an dernier une perte de 190 000 €, contre 8,5 M€ de bénéfice en 2014. « Mais nous sommes convaincus que l'activité en France peut se développer positivement et en conséquence nous investissons », a expliqué le patron de TUI sans préciser comment la nouvelle entité serait organisée. Fusion ? Filialisation ou encore création d'une entité juridique distincte ? Du choix dépendra aussi en partie la stratégie. Une chose est sûre, sur le segment des clubs, le plus porteur actuellement, la complémentarité est évidente avec quelque 80 adresses, en priorité moyen-courrier, pour Marmara quand Look a su creuser son sillon en long-courrier. Pour les compagnies aériennes maison, Corsair et Jetairfly, c'est aussi une belle opportunité de conforter les remplissages. « Mais, on ne crie pas pour autant victoire », remarque le secrétaire du CE de TUI France, Lazare Razkallah. « On constate qu'il faut racheter une entreprise qui gagne de l'argent alors que nous, nous en perdons, débourser plus de 50 ME pour récupérer des parts de marchés perdues et se repositionner notamment en long-courrier, quand Nouvelles Frontières et ses clubs Paladien occupaient il y a encore quelques années le terrain. C'est le manque de croissance organique sur un marché en panne et des arbitrages faits par le passé qui justifient cette acquisition », (lire aussi page 23).

Un calendrier chargé

Si le rapprochement va permettre à TUI France d'offrir une gamme de produits élargie et une offre de services renforcée, le nouvel ensemble risque, de plus, d'être délicat à piloter. Quid de l'esprit start-up de Transat France qui a jusque-là porté la croissance ? Quel management et quel impact sur l'emploi, inévitable du fait des doublons de postes ? Jusqu'au calendrier qui fait craindre la surchauffe : c'est en septembre prochain que le basculement sous la marque ombrelle unique TUI est prévu sur le marché français. Intégrer Look et Vacances Transat dans le même timing est un challenge supplémentaire. De là à retarder encore le retour à la rentabilité…

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