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Quand la nuitée devient monnaie d’échange

Une start-up française a basé son modèle sur un paiement non pas en euros, mais en nuitées. Un concept particulièrement innovant.

Le 21ème siècle s’entiche de l’économie d’usage. L’idée, c’est d’utiliser des ressources dormantes, pour éviter tout gaspillage. La start-up Cosmopolit Home est de cette veine. L’entreprise est à mi-chemin entre le couchsurfing et l’échange de logements. Principe de base, la gratuité, sans réciprocité immédiate.

Mais encore ? Serge Duriavig, président fondateur de la jeune pousse, explique la genèse du projet : "Après avoir quitté Weekendesk, je suis parti autour du monde pendant deux ans, afin notamment d’expérimenter l’échange de maisons. J’ai réalisé que, si tout le monde veut partir à New York, peu de personnes aspirent à venir en échange à Nîmes où j’habitais. Il m’a donc fallu quatre mois pour organiser mes voyages".

A la genèse, le nightswapping

D’où l’idée de créer une plate-forme sur laquelle les voyageurs sont crédités de nuitées quand ils hébergent, et en sont débités lorsqu’ils dorment chez un membre de Cosmopolit Home, où qu’ils soient dans le monde. C’est le troc de nuitées entre particuliers, soit le nightswapping.

"Nous sommes un couchsurfing +, avec de bons plans, mais jamais de canapé", poursuit Serge Duriavig. Un système de standing allant de 1 à 7 a été instauré. En résumé, deux nuitées dans un château classé 7 donne accès à 14 nuitées dans une cabane de confort 1. Un algorithme s’occupe de la conversion automatique.

"Nous avons supprimé la contrainte de la réciprocité", et la notion d’argent. "Nous sommes les seuls au monde à utiliser la nuitée comme monnaie virtuelle". Une idée ingénieuse, qui pourrait bien inspirer d’autres entrepreneurs.

Le modèle économique

La plate-forme est gratuite, enfin presque. La start-up qui emploie 12 personnes a naturellement prévu quelques sources de revenus : 9,90 euros de frais obligatoires de mise en relation pour le voyageur, des assurances, et d’autres services additionnels (nuitées manquantes, certification…). L’objectif est de monter en puissance, dans le monde entier. Ce qui passera par une levée de fonds en cours de négociation. "Nous espérons lever un millions d’euros".

Cet afflux d’argent frais devrait permettre d’augmenter l’offre en recrutant des hôtes. Pour ce faire, la jeune pousse a recruté une trentaine d’ambassadeurs dans 20 grandes destinations, un nombre qui devrait grimper à 100 fin 2014. Objectif : agréger 25 000 logements à la fin de l’année.

La question de la légalité

Dans un récent communiqué de presse, Cosmopolit Home s’était déclaré "plus légal qu’Airbnb", ce qui est naturellement faux. Serge Duriavig avoue d’ailleurs qu’il s’agit d’une maladresse, même s’il défend son point de vue : "Les locataires qui sont sur Airbnb sans avoir l’accord de leur propriétaire sont dans l’illégalité". Ce n’est bien sûr pas la norme, mais l’exception, contre laquelle la société californienne accomplit son devoir d’information. Dans une approche plus respectueuse de ses concurrents, Cosmopolit Home se présente désormais "à l’interface du couchsurfing, d’Airbnb et de l’échange de maisons". Un discours plus loyal et fairplay.

Lancé en décembre 2012, Cosmopolit Home ne dévoile pas son bilan 2013, en nombre de nuitées échangées, mais partage ses ambitions : 10 millions de nuitées d’ici quatre ans. Le site annonce 4000 visites par jour.

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