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Quand l’âge de l’ordinateur modifie le prix du voyage

Grâce à la géniale invention du cookie, les sites de voyages peuvent ajuster les tarifs selon le profil des internautes.

Jusqu’où poussera-t-on la personnalisation ? Avec les cookies, le ciblage permet de modifier le prix d'un produit en fonction du profil de l'internaute et de son équipement informatique, selon un article du journal Le Monde, Comment notre ordinateur nous manipule.

Explications de son auteur, le journaliste Yves Eudes : "Quand un site de voyage voit que vous venez de consulter un comparateur de prix, il baisse ses prix pour s'aligner sur ceux de ses concurrents, quitte à se rattraper sur les frais de dossier. Si vous vous connectez avec un ordinateur à 3 900 euros, le site affichera des chambres d'hôtel plus chères que si vous utilisez un portable à 300 euros. Le libre choix du consommateur, apparemment décuplé par la puissance de l'informatique, semble en fait amoindri".

Des données incommensurables

Cette indexation des prix et des produits, en fonction de votre adresse IP, des dernières requêtes effectuées, du modèle de l’ordinateur et d’autres caractéristiques de votre profil, est possible grâce aux cookies déposés sur les navigateurs par les sites web visités. Avec ces malicieux mouchards, les acteurs de l’e-commerce sont devenus férus de marketing prédictif et d’hyperciblage, ce qui peut poser problème par rapport à la protection du consommateur et de ses données personnelles.

L’idée, vertueuse, c’est aussi d’anticiper les attentes des consommateurs, au lieu de réagir à des comportements d’achat passés. L’entreprise française de reciblage publicitaire Criteo fait partie des sociétés expertes en la matière. "Nous stockons chaque jour 20 Terabytes de données, soit 1000 fois Wikipedia", a expliqué Thomas Jeanjean, directeur France de Criteo, lors de la récente conférence Next Tourisme à Paris. "Nous travaillons avec des algorithmes qui vont convertir cette donnée brute énorme en prises de décisions les plus personnalisées possibles pour les internautes. Nous pouvons prédire le comportement du consommateur, pour ensuite pousser la publicité qui correspond le mieux à son intention d’achat".

L’entreprise, qui pilote 2,5 milliards de bannières au quotidien, travaille notamment pour Hotels.com, Expedia, Booking et Accor.

L’IP-tracking en question

Dans l'absolu, les marchands du secteur du voyage insistent sur leur volonté d'aider les internautes dans leur décision d'achat, en leur affichant des produits et services qui correspondent à leur profil. "En tant qu'OTA, je ne vois pas pourquoi nous nous interdirions de faire un geste commercial envers un client" aux revenus supposés faibles par exemple, souligne pour sa part Guillaume Victor Thomas, fondateur de l'agence en ligne Ecotour.com. "Nous restons des commerçants ! Au téléphone et via les agences physiques, nous faisons depuis toujours du one-to-one, en accordant d'éventuelles remises. Les méthodes de commerce ont simplement évolué".

Des dérapages ont toutefois pu avoir lieu, créant l'oprobe sur l'ensemble des marchands. Des sites de voyage auraient ainsi pratiqué l’IP-tracking, qui consiste à augmenter les prix quand un internaute consulte de nouveau une même offre de voyage. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ont décrété que de telles pratiques n’existaient que dans notre imaginaire, même si de sérieux doutes persistent…

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