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Pourquoi Ryanair est condamnée à grandir

Ryanair, est dans une période critique. Alors que ses dépenses augmentent de manière exponentielle ses revenus diminuent. Hausse du prix du pétrole et des salaires, grève à répétition : les grains de sable sont nombreux, d’où une indispensable course au volume

Pendant des années le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, a réussi à dissiper le mécontentement du personnel et les mauvais retours des clients de sa compagnie en soulignant son trafic passager, toujours croissant.

Mais les pilotes et les autres travailleurs semblent de moins en moins disposés à accepter de mauvaises conditions de rémunération et se mettent de plus en plus en grève. Ajoutez à cela la concurrence tarifaire intense de l’industrie aérienne et l’expansion effrénée de la Ryanair et vous comprendrez la période cruciale que vit actuellement la low cost irlandaise.

Des actions en berne

Ses actions, qui sont au plus mal depuis environ un an, ont chuté jusqu’à 6% lundi après avoir annoncé une chute de 20% des bénéfices au premier trimestre. Michael O’Leary a bien sûr blâmé les grèves qui l’ont obligé à réduire les tarifs de ses billets.

Mais comme l’explique l’agence Bloomberg, le problème pour la plus grande compagnie aérienne d’Europe, c’est désormais de savoir comment maintenir sa rentabilité tout en continuant son développement rapide. La low cost vise 200 millions de clients d’ici 2024, contre 130 millions actuellement.  De facto, cela signifie davantage de dépenses et l’ouverture de plus de routes à un moment où les concurrents réduisent les tarifs et se développent de manière agressive. C’est pourquoi les investisseurs de Ryanair se préparent pour un événement très rare : une baisse de leurs bénéfices annuels.

Des reins solides

Cependant, selon l’analyste Lionel Laurent de Bloomberg, malgré la surcapacité, les coûts du carburant et la hausse des salaires, qui sont des problèmes sectoriels, Ryanair a toute les chances de mieux gérer ces pressions que la plupart de ses concurrentes. Bloomberg, estime que la marge d’exploitation sur 12 mois de la compagnie irlandaise est d’environ 22%, ce qui représente environ le double de celle d’EasyJet.

Michael O’Leary ne voudra sans doute pas réduire l’expansion trop tôt, de peur de donner un avantage à ses rivaux. Mais alors que ses revenus devraient augmenter, sa marge d’exploitation restera sous pression. C’est pourquoi l’analyste de Bernstein, Daniel Roeska, décrit donc Ryanair comme « condamnée à grandir ».

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