Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Polynésie : nouvelles complications dans l’aérien

Air France pourrait modifier ou supprimer sa liaison vers Tahiti. Mais la question de la desserte, déficitaire, n'est pas le seul facteur impactant les résultats de la destination.

Air France, qui réfléchit actuellement à un plan d'économie pour sa ligne vers la Polynésie française, « ne peut pas garantir la poursuite de la desserte » après mars 2013 si les objectifs de réduction des coûts ne sont pas atteints. En pleine négociation avec son personnel, l'annonce d'Air France pourrait aussi bien faire partie d'une stratégie de communication. Mais une chose est sûre, la ligne est « fortement déficitaire », et cela depuis sept ans, a expliqué Philippe Barbieri, délégué régional Air France pour la Polynésie française.

Air France, comme Air Tahiti Nui, perd de l'argent sur cette desserte long-courrier, qui nécessite une escale à Los Angeles et reste dépendante d'une clientèle loisir, et saisonnière. La compagnie polynésienne a ainsi a perdu 8,7 millions d'euros en 2011 malgré une hausse de son chiffre d'affaires de 4 %, à 238,8 millions et une réduction des coûts de 5 millions d'euros depuis 2010. Les recettes ne compensent plus les coûts, notamment ceux du carburant : 20 millions supplémentaires.

Face à ce constat, certains professionnels du tourisme polynésien placent toutefois l'aérien en tête des facteurs qui handicapent le développement de la destination : de 250 000 touristes en 2001, les arrivées ont chuté à 160 000 en 2011, et remontent légèrement aujourd'hui (+3,2 % à fin juin 2012).

 

LES TAXES SONT POINTÉES DU DOIGT

 

À la fin du mois d'août, un courrier envoyé par les principaux organismes représentatifs du tourisme polynésien alertait ainsi le gouvernement et les syndicats : si rien n'est fait, on assistera à une « débâcle touristique sans précédent ». Et de lister les causes de cette débâcle : grèves dans l'aérien (deux au mois d'août), prix des billets, taxes, qualité du produit…« Actuellement, on est hors marché. Notre billet international est trop cher et notre billet inter-îles aussi », déclarait le mois dernier Franck Guillot, président de la Fédération de l'hôtellerie indépendante.

« Si on veut maintenir une desserte durable, il faut appliquer les tarifs pour être rentable, répond Jean-Marc Hastings, directeur France et Europe d'Air Tahiti Nui. Et le succès d'une destination long-courrier, donc packagé, c'est un tout ». « C'est un classique de dire : c'est à cause d'un nombre de sièges insuffisants ou de tarifs trop élevés » explique également Vidal Azogui, directeur de Faré voyage. Plusieurs professionnels pointent plutôt du doigt la multiplication des taxes, notamment d'aéroports, ou les changements fréquents de gouvernements et de politiques. La concurrence d'autres destinations, similaires et moins chères, comme les Seychelles, est également en cause. Quoi qu'il en soit, comme l'explique Jean-Marc Hastings, vu le prix de l'aérien, et le recul des marchés européens touchés par la crise, notamment l'Italie, « le développement se fera sur des marchés de proximité ».

%%HORSTEXTE:1%%

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique