Place nette

En cette traditionnelle période de voeux de début d’année, j’aimerais en émettre un qui ne s’avérera pas pieux. Car, à l’heure où le mot pragmatisme est sur beaucoup de lèvres, le pessimisme s’enracine toujours un peu plus profondément dans les esprits. Aussi, j’émets le voeu que nous nous élevions tous contre ce nouveau diktat du pessimisme à la française, et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce que le contexte actuel dans lequel nous sommes plongés est en partie la résultante d’un déni collectif qu’il nous faut désormais assumer. Responsables, mais pas coupables d’avoir laissé filer notre taux d’endettement par exemple ? Pas si simple. Par péché d’orgueil, nous nous sommes considérés comme intouchables, pour reprendre un terme à succès. Je vous épargnerai ici la longue liste des aléas sociaux, économiques, géopolitiques, climatiques, sanitaires qui mettent à mal l’industrie touristique, et nous rappellent avec régularité notre vulnérabilité. À toute chose malheur est bon, aussi remettons-nous vite en question maintenant que nous avons le nez collé à la vitre. Ensuite, parce que si l’herbe peut sembler plus verte ailleurs, parfait, nourrissons-nous en mais avec circonspection. Enfin, parce qu’il existe toujours de belles histoires à raconter. Il en est une par exemple qui s’appelle le modèle social et la tradition à la française qui fait heureusement toujours sens chez nous et à travers le monde. Des valeurs qui ont encore un bel avenir, à condition qu’elles se parent d’altérité et non de repli sur soi, de vitalité et non d’immobilisme figé par le dogmatisme, de curiosité génératrice de nouvelles idées. À nous médias de mettre en lumière ces belles histoires – les trains qui arrivent à l’heure et les autres – à vous lecteurs de les porter et de les vivre. Alors, très belle année 2012 à toutes et tous !