Les assureurs du secteur touristique devront-ils souscrire à une assurance contre la consolidation ? Dans un environnement propice, puisqu’incertain, à l’innovation commerciale, les sociétés d’assurances ont pourtant décidé de se recentrer sur leurs fondamentaux et mettre un coup de frein aux assurances-gadget, souvent plus utiles à assurer leur communication que leurs revenus. Priorité à la rentabilité. Notre enquête publiée cette semaine montre d’ailleurs que les compagnies vont tirer les primes à la hausse – sans préciser si le surcoût sera amorti par le client ou par le revendeur – pour augmenter leurs marges. Augmenter et non pas forcément restaurer. Malgré l’explosion de la sinistralité, des frais médicaux ici ou ailleurs et des contraintes réglementaires qui poussent les sociétés d’assurances à garantir leur cash, rien n’indique en effet que celles-ci n’aient pas bien gagné leur vie l’an dernier. Au contraire. Mais que dire des maisons-mères de Mondial Assistance (Allianz) et d’Europe Assistance (Generali), marques qui assurent à elles deux plus de la moitié du chiffre d’affaires du secteur ? Et bien, il se dit que leurs actionnaires en réclament davantage. Mais pas pour les mêmes raisons. Generali, affaibli par une année 2011 en demi-teinte, chercherait à se renflouer auprès de toutes les sources de trésorerie disponibles, tandis qu’Allianz, voudrait grossir son pactole, que certains estiment déjà proche du milliard d’euros, pour fondre sur le Français Gan-Eurocourtage, dont Présence-Assistance Tourisme est une des marques. Et si tous visent le tourisme, c’est pour une raison très simple : « C’est une petite activité, mais qui rapporte beaucoup », confirme un expert du secteur. L’assurance-voyage est une pépite convoitée, mais aussi très bien vendue en agence, avec des commissions juteuses allant jusqu’à 70 % du prix du produit. Bref, pour une fois qu’il existe dans le tourisme des produits à fort potentiel de croissance, dotés de marges confortables, personne ne s’en plaindra. Sauf ceux qui ne se seront pas couverts contre la concentration du secteur, évidemment.
Le tourisme, « C’est une petite activité, mais qui rapporte beaucoup ».