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Low cost : la fronde s’organise contre Ryanair

Plaintes, enquêtes de la commission européennes, refus des aéroports de payer des aides exigées par la compagnie pourraient mettre en péril ses résultats. Mais l’Irlandaise dispose encore de nombreux atouts.

Les nuages s’amoncellent dans le ciel de Ryanair. Après la plainte d’Air France-KLM déposée en novembre 2009 pour « subventions illicites », la condamnation pour « travail dissimulé » à Marseille, la low cost se trouve maintenant face à la rébellion de plusieurs aéroports. Angoulême, Pau, Bratislava, Malte, Gérone ou encore son compatriote Shannon ont décidé de ne plus céder à ses exigences financières. « Nous étions sous la menace de la commission européenne qui est en train de mener une enquête sur les pratiques qui ont eu cours chez nous mais également dans d’autres villes européennes », explique Jean-Luc Cohen, le directeur de l’aéroport de Pau. Si cette fronde prend de l’ampleur, pourrait-elle remettre en cause le business model de Ryanair ? Selon ses détracteurs, « la compagnie aurait été déficitaire en 2010 » sans les aides reçues estimées par Air France-KLM à 660 ME en 2008, dont 35 ME en France. « Chaque passager coûte aux aéroports entre 15 et 35 E », confirme ainsi Jean-Luc Cohen.

Mais Michael O’Leary, le patron de Ryanair, semble n’en avoir cure. Chantre de la concurrence, il sait très bien jouer de celle qui existe entre les différents aéroports, notamment en France, où le maillage territorial est très serré. Pau ne veut plus payer ? Tarbes, Béziers et Biarritz ne demandent que ça. « Nous avons tous besoin de trafic pour vivre », concède Jean-Luc Cohen, qui reconnaît que s’il n’avait pas déjà négocié l’arrivée de CityJet et Flybe, il n’aurait pas mené la fronde contre Ryanair. « Sans plan B, c’est trop risqué. Angoulême l’a su à ses dépens l’année dernière », poursuit-il.

LA LOW COST PASSE ENTRE LES GOUTTES

De plus, Ryanair peut encore compter sur de nombreux soutiens parmi les élus locaux comme Jean-Claude Gaudin, le maire UMP de Marseille, et Jean-Noël Guérini, le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, qui ont pris de concert sa défense. En dehors de l’affaire marseillaise, les actions menées contre la low cost à cette heure n’ont jamais abouti, soit parce que l’enquête a été interrompue, soit parce que la condamnation a été cassée par la Cour européenne, faute de preuves suffisantes. Pour renforcer sa défense, la low cost s’est dotée l’an dernier d’une nouvelle botte : l’entrée à son conseil d’administration de Charlie McCreevy, ancien commissaire européen aux services financiers. Pour mieux contourner les révélations des aéroports déçus ?

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