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Les marchés émergents mettent les TO français sur la sellette

Les largesses financières des voyagistes russes ou asiatiques poussent certains tarifs hôteliers à la hausse. Pour conserver leurs places, les Français doivent augmenter leurs prix… ou s'engager davantage.

La sonnette d'alarme est tirée. Le 21 juin, lors de la présentation du baromètre du Ceto sur l'activité de l'hiver, le président de l'association, René-Marc Chikli, s'est ouvertement inquiété de voir un nombre croissant de TO français « mis hors course par les Chinois ou les Russes, qui les délogent des hôtels en payant plus cher ». Une situation que plusieurs voyagistes tricolores ont déjà signalée au cours des mois passés.

Ces difficultés seraient particulièrement marquées dans les destinations qui ont connu un repli de la clientèle française, prompte à fuir en cas de crise mais lente à revenir une fois la tempête passée, et principalement sur le segment balnéaire. En décembre dernier, Patrice Caradec, patron de Transat France, confiait ainsi son inquiétude sur la capacité des TO français à « faire leur retour sur les plages égyptiennes. En notre absence, toutes les bonnes places ont été prises par les autres marchés. » Une attitude qui, selon lui, commençait à inspirer aussi les hôteliers tunisiens. Le même phénomène est en train de se produire aux Maldives. « Les hôteliers ne nous enlèvent pas des stocks pour les donner aux autres, explique Philippe Sangouard, directeur de Boomerang Voyages. Mais ils ont imposé, lors de la renégociation des contrats, des hausses tarifaires de 10 à 30 % pour l'hiver prochain. Si on refuse, ils se tournent vers d'autres, qui sont prêts à payer. » Le TO a finalement réussi à limiter la flambée tarifaire et à conserver ses stocks. Mais les prix en brochure vont clairement augmenter, aux Maldives mais aussi à Maurice ou en République Dominicaine.

 

POUR RÉSISTER LES TO DOIVENT RENFORCER LEURS ENGAGEMENTS

En Asie aussi, les tarifs poursuivent leur progression. « On augmentera de 4 ou 5 % en 2013, reconnaît Jean-Paul Chantraine, PDG d'Asia. Mais on n'a pas de difficulté à conserver nos lits, car les hôteliers nous connaissent et savent que nous les remplissons. » Cette prime à la fidélité, c'est finalement ce qui protège encore le mieux les TO français face à la concurrence des marchés émergents. « En Tunisie, les Russes arrivent avec des gros chèques pour avoir des dispos en été, mais ils ne font rien le reste de l'année, commente Raouf Benslimane, DG de Thalasso n°1. Ils peuvent donc prendre la place de TO français qui ne sont pas engagés, mais pas celle des TO qui ont des gros allotements sur la durée. »

Pour résister, certains opérateurs français n'ont donc pas d'autre choix que de renforcer leurs engagements. « Sur les hôtels où il y a beaucoup de demande, on nous demande par exemple de nous engager sur la période avril-octobre, et plus seulement sur juillet et août », note Fabrice Margot, directeur de production d'Aérosun/Voyamar. Mais après plusieurs années de crises à répétition, qui ont mis les trésoreries à rude épreuve, nombre de TO n'ont plus ni les moyens ni l'envie de prendre davantage de risques.

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