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Les hôteliers tunisiens demandent un traitement médiatique « honnête »

La multiplication des manifestations dans le pays, relayées en France, a un impact sur les arrivées de touristes. Des hôteliers demandent de replacer les faits dans leur contexte.

Une des dernières manifestations qui a agité la Tunisie, 47 blessés à Djerba le 6 octobre, a fait réagir de nombreux professionnels du tourisme. Ils estiment que le traitement des incidents en Tunisie par les journalistes français est « disproportionné ». Mais peu de solutions s’offrent à eux pour contrebalancer l’impact des grands médias sur l’imaginaire des Français.

« Nous souhaiterions que les faits divers qui se déroulent en Tunisie ne soient pas exagérément mis en avant de manière subjective et sensationnelle » explique ainsi Régis Bourdoiseau, DMC en Tunisie, sur sa page Facebook. De fait, ces informations ont un impact sur les arrivées de touristes, notamment français. D’après le dernier baromètre du SNAV, les réservations en agences de voyages ont chuté de 35 % en septembre 2012, par rapport à 2011. Les incidents du 6 octobre à Djerba, sont un cas d’école. L’information, relayée par l’Agence France Presse, a été reprise immédiatement par près de vingt titres (Le Parisien, Métro…) et sur Internet, sous le titre « Tunisie: 49 policiers blessés dans des affrontements à Djerba, selon le ministère ».

« MÉDIATISATION À OUTRANCE »

« L’ensemble des médias a repris cette information (…) depuis beaucoup de Français ont appelé, se sont inquiétés. C’est comme si on ouvrait le journal de la BBC avec une manifestation contre la pollution en France » lance Djalel Bourricha, président de la fédération régionale de l’hôtellerie Djerba-Zarzis et de Yadis Hôtels Tunisie. À l’origine, les débordements de Djerba sont en effet liés à un sit-in d’habitants de Djerba contre les impacts environnementaux et sanitaires de la décharge de Guelalla.« Il faut relativiser ces émeutes, les replacer dans un contexte. Le problème n’est pas l’information, mais la médiatisation à outrance en France. La preuve, ce sont les marchés français et francophones qui sont le plus touchés alors que les Allemands ou les Anglais sont revenus rapidement » explique Afif Kchouk, hôtelier tunisien. Difficile, pourtant, d’imaginer passer sous silence les manifestations en Tunisie, qui compte tenue de la jeunesse de la démocratie, devraient continuer, voire s’amplifier lors des élections prévues fin juin.

Difficile également, de penser que le journal de 20 h pourrait s’ouvrir sur une information rappelant « qu’aucun touriste n’a jamais eu de problème depuis la révolution » comme le proposent des hôteliers. « Ce n’est pas une campagne des hôtels ou de l’office qui va faire revenir les Français. Les liens entre la France et la Tunisie sont beaucoup plus complexes, résume Afif Kchouk. Mais je suis optimiste (…) les clients ont la mémoire courte ».

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