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Les étrangers sont de retour

Les premiers résultats de la saison estivale en France sont encourageants, malgré une météo difficile en août. Le retour des clientèles étrangères compense en partie la désaffection des Français pour leur pays. Mais les dépenses sont souvent jugées décevantes.

L’été 2006 devrait être un bon cru pour le tourisme en France, même si la prudence s’impose encore. Après un mois de juillet caniculaire, août, qui clignotait au vert, a – un peu trop – rafraîchi les vacanciers. Le week-end pluvieux de l’Assomption a même précipité certains retours. Néanmoins, les premières enquêtes de conjoncture d’Odit France* laissent prévoir un bilan en hausse. Les clientèles européennes sont en effet de retour. Les Belges et les Néerlandais font profiter la France de la reprise économique dans leurs pays. Les Allemands sont encore annoncés en baisse, mais beaucoup moins que les années précédentes, et certains départements perçoivent même leur retour (Ile-de-France, Rhône-Alpes). Les Italiens sont toujours en recul, mais semblent reprendre le chemin du Sud et de la Corse.

Les Espagnols intéressés

La bonne surprise vient de l’Espagne, septième marché de l’Hexagone, annoncé en très forte hausse par le cabinet Protourisme. Les Espagnols montrent un véritable intérêt pour la France, se félicite Thierry Baudier, directeur de Maison de la France. Ils remontent l’autouroute A75, font une halte au Viaduc de Millau, et séjournent sur le littoral atlantique, jusqu’en Charente-Maritime. Quant aux Américains, première clientèle en termes de dépenses, ils ne progressent qu’à Paris, et légèrement sur la Côte

Le Nord et l’Ouest gagnants

Les touristes, fuyant la canicule, ont fait tout particulièrement le bonheur des régions littorales en juillet. L’Aquitaine a été très fréquentée dès le début du mois. Selon le cabinet MKG, le revenu par chambre des hôtels à Biarritz a progressé de plus de 10 % cet été. Les Pays de la Loire, la Bretagne, la Normandie ont également réalisé un bon mois de juillet, même si la saison y a commencé plus tardivement. En revanche, le Poitou-Charentes peine à attirer la clientèle étrangère depuis plusieurs années. En toute logique, la côte méditerranéenne a subi le revers de la canicule en juillet, mais s’est rattrapée en août. Le taux de satisfaction parmi les professionnels de Paca atteint 79 %, contre 76 % l’année précédente et, en Corse, les arrivées ont progressé de 6 % en juillet. Le Nord-Pas-de-Calais est également l’un des gagnants de l’été. Après un mois de mai difficile, juillet a été exceptionnel. C’est l’effet météo, mais aussi le fruit d’une forte promotion, témoigne Bernard Sandras, directeur du Comité régional du tourisme (CRT). Nous capitalisons sur les efforts entrepris en 2004, lorsque Lille était capitale de la culture.

Le tourisme urbain s’affirme

Conformément à la politique mise en place par Maison de la France, les villes attirent de plus en plus de visiteurs. Selon Protourisme, les voyants sont au vert pour les agglomérations de Paris, Bordeaux, Nantes, Marseille et Nice. Dans la cité phocéenne (voir aussi p. 19), les touristes étrangers sont plus nombreux que les Français, pour la première fois ! A Nantes, ils progressent de 20 %. Et, le week-end du 14 juillet s’est soldé par une hausse de 7,5 points du taux d’occupation à Paris, selon une enquête du cabinet MKG. L’été n’est pas la principale saison pour Paris, rappelle Paul Roll, directeur de l’Office de tourisme, mais l’hôtellerie a été réactive, avec beaucoup de promotions. Les meilleurs scores ont été enregistrés dans le segment 4b et le luxe. Le réceptif Cityrama juge son activité en progression, tandis que Parisvision est plus tempéré. La rentrée s’annonce bonne, grâce en particulier au tourisme de congrès et de salons.

La campagne est en retrait

Si le retour des clientèles étrangères est encourageant, en particulier en termes de recettes, la baisse de la clientèle française, déjà constatée l’an dernier, n’est pas enrayée. Le littoral méditerranéen (en particulier le Languedoc-Roussillon) l’a nettement ressentie. La campagne également, plébiscitée par les touristes qui choisissent de séjourner chez des amis ou dans leur résidence secondaire. Il semble que l’offre à la campagne ne soit plus adaptée. Elle devient trop chère pour les petits budgets qui s’appauvrissent, et pas assez haut de gamme pour la clientèle étrangère, analyse Jean Pinard, directeur général du CRT Auvergne, une région qui a une forte tradition de tourisme social. Mais surtout, le problème est lié à la mise en marché des produits. Les hébergeurs qui utilisent des intermédiaires, comme les tour-opérateurs, connaissent des taux de croissance de 20 %, assure-t-il. Même constat pour Patrick Lévy, directeur du CRT de Midi-Pyrénées. Les promotions n’ont d’impact que si elles sont vendues par des intermédiaires.

Les résidences et le camping très sollicités

Les Français recherchent donc une offre globalement plus haut de gamme et très structurée, adaptée aux familles. Faciles à vendre et à acheter, les résidences de tourisme affichent tout particulièrement d’excellents résultats. A la montagne, où la fréquentation est stable voire en baisse depuis plusieurs étés, les produits clubs sont même très demandés. Les résidences clubs marchent très fort et cannibalisent le reste de l’offre à la montagne. Le problème de la montagne en été, c’est que cette offre devient pléthorique, témoigne François Mariette, directeur d’Odalys Vacances. Même sentiment chez Lagrange. Ce sont nos produits prestige qui ont le mieux fonctionné dans les Alpes, assure Jean-Michel Petit, directeur commercial. Les deux hébergeurs estiment toutefois la saison en progression sur toute la France.

Autre tendance de l’été, les campings (en particulier ceux qui proposent des mobil-homes) sont plébiscités. La météo a un peu gâché la fin de saison pour les campings, mais la demande a été très forte, témoigne Guylhem Féraud, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). Tendance confirmée par la chaîne de campings haut de gamme Yelloh Village. Avis aux agences, qui rechignent encore à vendre ce type de produits…

Reste que si François Attrazic, vice-président de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière (Umih), juge la fréquentation en hausse dans l’hôtellerie traditionnelle, il déplore la baisse de pouvoir d’achat chez toutes les clientèles. Les clients consomment moins de services annexes. C’est très sensible dans le segment 2b. Et les restaurants sont particulièrement désertés le midi, déclare-t-il. Il faudra donc attendre le bilan définitif pour savoir si les dépenses des touristes ont suivi la même courbe que la fréquentation.

*Observation, développement et ingénierie touristiques.

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