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Les départements mettent la nouvelle classification d’hébergement en balance

Lors de Rendez-Vous en France, le conseil général de la Gironde a fait savoir qu’il ne participerait pas à la certification des meublés touristiques, autrefois dans sa compétence. Un refus qui pourrait faire école.

La sixième édition de Rendez-Vous en France, qui a eu lieu les 29 et 30 mars à Bordeaux, a montré tout son dynamisme, attirant 17 % de tour-opérateurs venus des pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine). Elle a aussi mis en lumière des tensions autour des grands projets gouvernementaux, qui doivent plus ou moins être relayés par des collectivités locales parfois de bords politiques différents. « Pour faire vivre la marque Rendez-Vous en France et accompagner la stratégie d’Atout France, nous devons travailler main dans la main avec les comités régionaux et départementaux du tourisme, même s’ils ne sont pas tous de ma famille politique », glissait prudemment lors de l’inauguration de l’événement, Frédéric Lefebvre, secrétaire d’État chargé du Tourisme. « Il n’y a pas de débat sur la logique de promotion, mais nous n’avons pas les moyens de payer tout ce que veut faire l’État en matière de tourisme, d’autant que dans certains domaines, nous avons un coup d’avance », expliquait Renaud Lagrave, vice-président du conseil régional d’Aquitaine, chargé du tourisme.

Parmi les dossiers discutés, celui de la mise en place du nouveau classement de l’hébergement marchand fait l’objet de toutes les attentions. « L’État nous dit aidez-nous, mais nous refusons de le faire dans le domaine des meublés de tourisme, car dans le cadre de la nouvelle législation, nous avons un problème de mission et de responsabilité qui incombe normalement à l’État », lâche Jean-Marie Darmian, vice-président du conseil général de la Gironde. « Concernant les hôtels privés, nous n’intervenons pas, mais pour les meublés de tourisme, la Commission départementale d’action touristique recevait par délégation de compétence de l’État la charge de la classification, une compétence qui peut désormais être confiée à des organismes privés dans le cadre de la nouvelle loi », explique Olivier Chanut, directeur général de Tourisme Gironde.

Mises en compétition auprès d’organismes tels que Véritas, les représentations départementales du tourisme ont, depuis le 1er janvier, le choix de se faire auditer par le Comité français d’accréditation (Cofrac) pour poursuivre cette mission de référencement des meublés, moyennant 1 136 E, ou d’y renoncer. « La Gironde a décidé de ne plus faire cette mission très technique ne comprenant plus les mesures d’accompagnement des professionnels qui nous permettait d’améliorer l’offre et le référencement », explique-t-on chez Tourisme Gironde. L’organisme devrait entériner cette décision le 22 avril, lors de son conseil d’administration. D’autres suivront-ils ? « Les Pyrénées-Atlantiques nous emboîtent le pas », assure Olivier Chanut. Le Réseau national des destinations départementales (RN2D) temporise. « À notre connaissance, les Hauts-de-Seine et le Gard n’ont pas voulu être audités pour effectuer le nouveau référentiel, mais les Landes, la Charente-Maritime, les Bouches-du-Rhône, la Manche ont fait la demande. D’autres attendent pour voir et certains veulent mutualiser leurs moyens pour se procurer le logiciel de classement nécessaire », souligne Véronique Brizon, la directrice.

Ce logiciel pourrait coûter aux organismes autour de 3 500 EHT, pour un périmètre d’une vingtaine de départements acheteurs, somme à laquelle il faut ajouter 1 500 EHT de maintenance par an sur trois ans. « Certains hésitent encore à cause du prix, mais aussi à cause de l’évolution de notre mission, qui devient concurrentielle », explique Philippe Hamel, responsable du pôle de développement tourisme à Manche Tourisme.

« Un problème de mission et de responsabilité »

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