Les départements affûtent leur mise en marché touristique

Pour la 18e année, les départements français rencontraient la presse lors de leur traditionnel Dep'Tour, organisé cette année sur une journée et demie, contre deux en 2010, et même une seule les éditions précédentes. Plus de 90 départements ont voulu montrer aux médias la diversité de leur offre touristique et le dynamisme de leur production, malgré une conjoncture économique difficile. « Depuis l'an dernier, nous constatons une hausse de la fréquentation touristique dans notre département », constate Claude Béhar, président d'Eure Tourisme. « Les Français ont visiblement des difficultés à partir vers l'étranger, notamment à cause du Printemps arabe et de la crise, mais il s'agit également d'une évolution sociétale vers le court séjour de découverte d'où les dépenses superflues comme le repas du midi dans un restaurant sont souvent exclues », poursuit-il. « Le problème n'est pas tant un manque d'argent pour partir », complète Nathalie Morel du pôle marketing du département des Hautes-Pyrénées, « mais les touristes veulent désormais vivre une expérience originale ».

DES SOLUTIONS POUR OUBLIER LA MOROSITÉ

Conséquence, les membres de RN2D rivalisent d'imagination pour monter des produits de niche, comme cette randonnée organisée avec La Balaguère dans les Pyrénées accompagnée d'un guide et d'une humoriste « pour oublier l'ambiance morose et favoriser le lâcher prise », précise Nathalie Morel. Le département de la Creuse innove avec ses fondamentaux et propose cette année une exposition autour des tapisseries d'Aubusson avec des artistes contemporains qui chamboulent complètement cette manufacture mythique. L'Eure ouvrira en fin d'année une nouvelle attraction inédite baptisée Biotropica, mêlant la flore sous serre et la faune sauvage. Même les destinations incontournables sont sur la brèche cette année. Ainsi, la Manche va devoir convaincre son public d'utiliser le nouveau dispositif mis en place à partir du 28 avril prochain autour de la baie du Mont-Saint-Michel permettant de désensabler l'un des plus grands sites touristiques français, mais renvoyant les visiteurs à 800 mètres du Mont. Quant à la Martinique, l'espoir vient de la mer, avec d'une part une édition tonitruante du tour de l'île en yole (bateau local) et le retour des compagnies de croisières dans la Baie de Fort-de-France. « Nous devrions ainsi retrouver en fin d'année les niveaux de fréquentation atteints avant les événements de 2009 », explique-t-on au Comité martiniquais du tourisme.

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