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L’édito de Dominique Gobert : brochures, le choix cornélien

Brochures ou pas brochures ? Telle est la question, récurrente depuis des décennies auprès des voyagistes et distributeurs. Ce qui, une fois de plus, remet le secteur du tourisme au cœur du débat écolo.

C’est un vieux débat qui n’a jamais été réglé. Les brochures, ces fameuses brochures éditées par la producteurs, aux coûts parfois pharamineux, sont souvent distribuées dans les agences de voyages sans aucune concertation. A tel point que, très souvent un nombre étonnant de ces ouvrages finissent… au pilon !

« C’est assez » s’insurgeait récemment un grand patron d’agence, Jean Taibi en l’occurrence, dans un coup de gueule publié dans nos colonnes. Avec raison devrais-je dire, tout en gardant une petite réserve.

Certes, la conception et la réalisation de ces catalogues représente un poste de dépense particulièrement important pour les voyagistes. Bien entendu, sur le plan écolo, la consommation de papier est contraire au principe même, dans la mesure où ce même papier, pour faire simple, provient de la consommation d’arbres.

Ces mêmes arbres d’ailleurs qui servent, grâce à leur replantation, à compenser les dépenses en émissions de CO² issues des mouvements de voyageurs empruntant notamment l’aéroplane.

Dominique Gobert, éditorialiste (DR:JP Leclerq)

Jean Taibi a raison lorsqu’il souligne que le monde a changé et que le numérique occupe une place de plus en plus grande dans le commerce en général et la vente de tourisme en particulier.

Et il est certain, mais ça c’est loin d’être nouveau, que ces brochures (la plupart pèsent des tonnes par exemplaire) sont distribuées à tort et à travers, sans tenir compte des réalités commerciales de chaque agence de voyages.

D’ailleurs, afin de rester politiquement correct, de plus en plus d’enseignes commerciales, supermarchés et autres officines grand public, ont (ou vont) supprimer l’l’édition de leurs prospectus…

C’est bien, certes, mais souvent on ne pense pas à ces centaines de milliers de personnes qui vivent au cœur du pays, souvent dans de petits villages et pour qui l’arrivée du catalogue dans la boîte aux lettres reste un petit moment de satisfaction.

Si je ne m’abuse d’ailleurs – je pense qu’il n’est pas le seul -, Salaün a basé une partie de sa commercialisation vers ces prospects pour qui « la brochure » est indispensable.

Autre interrogation : le principe de la brochure « en ligne » est-il totalement adapté à la population qui fréquente les agences de voyages ? Je n’en suis pas si sûr, dans la mesure où une part très importante de la population « voyageuse » et « fréquenteuse » d’une agence n’est pas forcément apte à manier internet.

Je pense notamment à ces populations d’un certain âge, pas forcément des vieux pour parler clair, pour qui Internet reste encore un outil mystérieux, source de craintes et de défiance.

A tel point, par exemple, que dans mon petit village du Perche, dont la population n’est pas forcément de la première jeunesse, nous avons ouvert un « centre d’aide aux personnes » afin de les accompagner dans leurs « devoirs fiscaux » ou autres démarches que l’administration numérise parfois à outrance.

Alors oui, distribuons les brochures à bon escient, mais n’oublions pas que tout le monde n’est pas encore formé aux subtilités du numérique.

Un point c’est tout, signé Bidou !

Avec une pensée pour Philippe Tesson qui avait eu la folie de m’engager comme stagiaire il y a bien longtemps, à la création du « Matin de Paris ». Je ne l’ai jamais oublié…

3 commentaires
  1. SEB dit

    A Pat44 : vous oubliez que le numérique émet plus de Co² que l’ensemble du tourisme, transports compris… et que votre publication est donc source de pollution ! Respectez ceux qui n’ont pas ou peu d’accès à internet et qui souhaitent s’enrichir de découvrir d’autres destinations, populations, cultures. Signé : un boomer qui n’a pas de leçons à recevoir.

  2. Pat44 dit

    Et voilà encore les boomers qui réclament du papier alors qu’ils ont déjà tant fait pour détruire notre planète et le système , ils ont toujours une bonne excuse pour continuer les dégâts

  3. Filloux Later dit

    Outrance , c’est dans le Perche?

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