La diversification en agences, c’est d’abord une démarche personnelle
La conjoncture n’est pas propice à l’investissement et au changement. Pourtant, si les agences n’évoluent pas, elles mettent leur avenir en danger. Certaines l’ont bien compris.
Il y a deux ans, la loi Novelli mettait fin au principe d’exclusivité du métier d’agents de voyages imposée par la directive services. En contrepartie, la déspécialisation des baux commerciaux des agents de voyages était mise en place pour leur permettre de diversifier leur activité. On se souvient d’ailleurs que, quelques mois plus tard, les participants au congrès national du SNAV à Biarritz avaient planché sur ce thème. Ce même thème avait ensuite été repris par le SNAV Île-de-France lors de sa convention à Abu Dhabi. « Il faut que les mentalités changent, que les agents de voyages aient plus d’imagination », indiquait alors Michelle Laget-Herbaut, présidente du SNAV Île-de-France. Les messages lancés par le syndicat ont-ils été entendus ? « Clairement, cela n’a pas été suivi de faits. La trésorerie ne permet pas aux agences de se lancer dans une diversification. Ce qu’elles cherchent aujourd’hui c’est le retour sur investissement », répond Jean-Marc Rozé, secrétaire général du SNAV. « Nous avons donné les bons tuyaux aux adhérents, à eux ensuite d’en faire bon usage », ajoute Michelle Laget-Herbaut, qui juge toujours l’évolution des agences indispensable dans un contexte économique de plus en plus difficile pour les professionnels confrontés également à l’arrivée de nouveaux entrants. À la tête des voyages C. Mathez, un mini-réseau de sept agences en Île-de-France et sur la Côte d’Azur, elle montre l’exemple en ayant fait évoluer les services et les activités proposés au sein des points de vente qu’elle dirige.
« Aujourd’hui, nous exerçons tous les métiers du tourisme : billetterie, séminaires, conventions, forces de ventes, réceptif. La polyvalence est désormais essentielle », poursuit-elle. Ouverte depuis six mois, l’agence Voyages d’Avril à Charlieu (42), a saisi d’entrée de jeu l’importance de se différencier. « Nous sommes joignables par nos clients 24h / 24, proposons les transferts vers l’aéroport et la gare de Lyon et réfléchissons à un partenariat avec Le Petit Futé pour proposer la vente de guides dans l’agence », explique Nathalie Brun, sa responsable, également membre d’AS Voyages. Le réseau semble d’ailleurs s’y mettre aussi.
Depuis le mois dernier, le réseau apporte un premier service de diversification à ses adhérents. En signant un accord avec Western Union, la direction d’AS offre désormais la possibilité aux agences d’effectuer des transferts d’argent. « Nous identifions actuellement les meilleures agences puis nous étendrons le partenariat le plus possible », souligne Marie-Elise Droga, directrice régionale France et Benelux de Western Union. « Chaque transaction génèrera un revenu de 4 E à l’agence », ajoute-t-elle. Ce n’est donc pas pour l’appât du gain que ce nouveau service est mis en place mais pour offrir un service différenciant : celui d’être capable de réaliser un transfert d’argent en moins de cinq minutes au lieu de trois à cinq jours dans une banque.
Un partenariat avec Assimil portant sur la vente ou la distribution dans les carnets de voyages de méthodes d’auto-apprentissage de langues étrangères est également en cours.
La polyvalence est désormaisessentielle
