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La Cour des comptes tacle les politiques touristique d’outre-mer

Dans son rapport annuel, l’institution estime que la stratégie des destinations et les subventions accordées au secteur du tourisme doivent être revues.

"Le tourisme en outre-mer : un indispensable sursaut". C’est le titre d’un chapitre, plus de 70 pages, du dernier rapport de la Cour des comptes. Plans de développement anciens, hypothèses irréalistes, approches peu innovantes, actions publiques inefficaces, incapacité à diversifier les clientèles, déficit d’accueil et de formation, offre hôtelière inadaptée… Le constat est sévère.

La Cour des comptes rappelle, au départ, le contexte général. "Si ce secteur a connu une expansion durant la décennie 90, il est en crise depuis le début des années 2000", alors que les destinations concurrentes affichent de fortes progressions.

Pour l’institution, même si les difficultés économiques en métropole et la "crise requin" à la Réunion sont à prendre en compte, l’explication conjoncturelle "ne peut à elle seule être déterminante pour expliquer les faibles résultats de l’outre-mer français".

Des objectifs irrréalistes

Parmi les causes structurelles, la Cour des comptes cite des "stratégies touristiques peu offensives" des institutionnels. Elle explique que les plans de développement sont anciens et que certaines hypothèses sont irréalistes, notamment l’objectif de parvenir à 600 000 touristes d’ici 2015 à La Réunion alors que l’offre d’hébergement est incapable d’absorber une telle affluance.

Elle déplore aussi une coordination insuffisante entre les différents acteurs (y compris les entreprises), qui n’ont pas permis de régler certains problème récurrents comme la propreté de la voirie, l’organisation des transports, la collecte des eaux usées ou l’aménagement des espaces littoraux.

La Cour estime également que les fonds publics – 10 à 20 millions d’euros par an sur chaque île – ont mal été utilisés. Elle rappelle que les résultats de la promotion des îles "ne sont pas à la hauteur des enveloppes financières", que les destinations n’ont pas réussi à diversifier leurs clientèles et que le parc hôtelier reste insuffisant et inadapté. Enfin, elle conclut par demander la suppression de certains dispositifs de défiscalisation "aux effets négatifs", comme la loi Girardin.

Un constat partagé par une partie des institutionnels qui ont répondu à la Cour des comptes, dans le document consultable en intégralité.

2_5_1_tourisme_en_outre_mer_Tome_I.pdf by Fabrice Bugnot

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