Et si la billetterie Affaires ne faisait plus les affaires des poids lourds du secteur comme Amex et CWT ? On a vu Carlson se rapprocher de l’activité loisirs via son association l’an dernier avec Nouvelles Frontières pour développer le réseau Havas. En refusant de s’unir à AS Voyages l’an dernier, Amex a montré qu’il cherchait une autre piste de croissance ; il semble l’avoir trouvée. Cette semaine, il a annoncé son rapprochement avec Le public système, leader de l’événementiel en France. Éric Audoin, DG d’American express France, qui n’a jamais caché sa volonté de se développer dans le conseil, affiche désormais ses ambitions dans le MICE. Pour le réseau d’affaires, c’était une nécessité. Amex vient en effet de lancer son troisième plan social en trois ans et n’a manifestement plus les moyens ni l’envie de maintenir ses grands plateaux d’affaires, vus par ses actionnaires d’avantage comme des sources de coûts que de revenus. C’est une chance pour les réseaux d’agences de voyages, et notamment les indépendants qui peuvent compter sur leur bonne pénétration du territoire, l’important effectif global et la proximité avec le tissu socio-économique local. Amex et CWT laissent ainsi plus de champs aux agences qui en profitent à plein. Le business représente 60 % de l’activité d’AS Voyages, et 70 % chez Tourcom ou Manor. De fait, les réseaux traditionnels se retrouvent-ils en position offensive, d’autant plus que de nombreuses solutions technologiques leurs permettent désormais de combler leur retard de productivité sur les majors. Alors pourquoi ne pas faire le saut d’espèce en imitant Amex, mais aussi bientôt CWT ou Egencia, et se développer sur le MICE ? Au début du processus des immatriculations, nombre d’agences de voyages craignaient de voir les agences événementielles empiéter sur leur marché. Ce ne fut pas vraiment le cas, mais l’inverse est également possible.
Amex France affiche ses ambitions dans le MICE