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Japon : les cerisiers sont en deuil

Alors que le Ceto a suspendu les départs vers le pays jusqu’au 31 mars au moins, la saison touristique, essentiellement concentrée sur le mois d’avril, ne pourra être sauvée. La menace nucléaire condamne pour l’instant le pays à une quasi mise en quarantaine.

Vendredi 11 mars, tandis que l’on découvre les premières images du séisme et du tsunami qui viennent de frapper la côte nord du Japon, les tour-opérateurs programmant la destination commencent par rassurer sur la situation de leurs clients. Seuls quelques-uns se trouvent alors dans le pays, indiquent-ils, et leur voyage se poursuit normalement, d’autant que la plupart des circuits sont concentrés dans le sud, loin de l’épicentre.

Mais lundi 14, au retour du week-end, la donne a radicalement changé. L’alerte nucléaire a conduit, la veille, le Ceto à suspendre les départs jusqu’au 20 mars. Et lorsque mardi 15, l’association des tour-opérateurs prolonge la suspension jusqu’au 31 mars au moins, on pressent que la saison touristique ne pourra être sauvée. « Sans la menace nucléaire, on pourrait faire repartir des clients. Mais là, impossible », commente Philippe Marquenet, le directeur commercial de Visiteurs.

UN CRU 2011 QUI S’ANNONÇAIT BON

La haute saison japonaise ne dure qu’un mois, en avril. C’est le début du printemps, le moment des cerisiers en fleurs. « Le mois sacré pour nous », résume Delphine Fitoussi, la directrice de La route du Japon, une agence spécialiste. « D’ici fin avril, nous avions 170 passagers programmés, soit 80 % des volumes annuels à destination du pays. » Le cru 2011 s’annonçait très bon, après un printemps 2010 déjà plombé par la crise du volcan, survenue en plein milieu du mois d’avril. Certains clients avaient reporté leur départ à cette année. « Mais cette fois, je crains qu’on ait surtout des annulations », prévoit Delphine Fitoussi.

Tandis que le Ceto recommande le report sans frais vers le Japon ou une autre destination, les compagnies aériennes ont, elles aussi, pris des mesures commerciales. Lors de notre bouclage, mardi, Air France autorisait jusqu’au 30 avril le report des voyages initialement prévus d’ici le 31 mars ou le remboursement sous forme d’avoir. JAL et ANA, de leur côté, ont fait savoir que les voyages prévus avant le 10 avril pouvaient être annulés sans frais ou reportés, jusqu’au 10 mai pour la première et jusqu’au 10 juin pour la seconde, à condition que les billets aient été émis avant le 12 mars.

Mais l’évolution de la situation, alors que le niveau de radioactivité était en légère hausse à Tokyo, pourrait aussi conduire les compagnies à revoir leurs plans de vols. Mardi, Air China et EVA Airways ont décidé de suspendre leurs dessertes du pays, tandis que Lufthansa a annoncé qu’elle détournait ses vols prévus sur Tokyo vers Nagoya et Osaka, plus à l’Ouest, au moins jusqu’à ce dimanche. Dans le même temps, Air France renforçait au contraire ses rotations afin de répondre à la demande des ressortissants français (lire ci-contre) souhaitant quitter le pays. Jusqu’à nouvel ordre en tout cas…

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