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Grèce : Le tourisme pèsera bientôt 22% du PIB

 » La Grèce s’apprête à battre cette année encore un nouveau record de fréquentation en accueillant 30 millions de touristes. Nous avons rencontré sur l’IFTM la ministre du Tourisme grecque, Elena Kountoura, qui détaille sa stratégie pour une croissance durable de l’activité touristi

L'Echo touristique : En termes de fréquentation, comment s’annonce 2017 ?

Elena Kountoura : D’ici la fin 2017, nous espérons atteindre les 30 millions. Si l’on considère qu’il y a dans notre pays 10,5 millions d’habitants, c’est vraiment un grand succès.

La crise économique est désormais derrière vous ?

Oui la crise est derrière nous, et le tourisme est un secteur qui peut vraiment soutenir l’économie grecque. Il représente 20% de notre PIB et un million d’emploi directs et indirects. C’est donc une priorité pour notre gouvernement. Nous essayons, puisque le tourisme unit les gens, de faire un pont vers d’autres secteurs qui se développent en Grèce, comme l’énergie, les exportations l’agriculture… C’est très important car de cette façon nous allons valoriser nos produits touristiques. (…)

Vous êtes ministre du Tourisme en 2015. Depuis votre arrivée au pouvoir, quelles ont été vos priorités pour développer le secteur ?

Nous avons voulu aller plus loin pour notre tourisme, en définissant une nouvelle stratégie, qui repose sur cinq piliers. Notre premier objectif est de prolonger la saison touristique d’été. Nous avons également décidé de faire la promotion de destinations grecques, qui pour certaines ne sont pas connues, et de développer certaines thématiques, comme le tourisme religieux, gastronomique, le MICE, le thermalisme, le sport… tout en continuant à mettre l’accent sur le tourisme culturel, pour lequel nous sommes déjà très connus. Dès 2015, nous avons aussi commencé à positionner Athènes et Thessalonique, les deux plus grandes villes de Grèce, comme destinations de city-break. Il y a eu une belle progression en 2016. Notre but, notre vision, c’est de positionner la Grèce comme une destination où l’on peut voyager 365 jours par an.

Parallèlement, la Grèce s'est ouverte à de nouveaux marchés…

Tout à fait. Nous avons ouvert la Chine, le Moyen Orient, la Corée du Sud, par exemple, tout en renforçant les marchés traditionnels, comme la France, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, les pays scandinaves, la Russie et les Etats-Unis. Le cinquième pilier de notre stratégie est enfin d’attirer le plus possible les investisseurs. Parce que nous voulons développer notre tourisme de façon durable. Bien sûr, nous voulons voir les arrivées et les recettes augmenter, mais en maintenant la qualité d’offre et de service. Pour cela nous avons besoin de développer nos infrastructures, nos hôtels par exemple.

Votre but, à travers cette stratégie, c’est aussi d’éviter les phénomènes de surfréquentation auxquels certaines destinations sont exposées ?

Absolument. Nous avons réalisé des études pour être certains que nous avions les capacités correspondant aux arrivées et de ne pas rencontrer ces problèmes. C’est aussi pour cette raison qu’il est très important pour nous de promouvoir l’allongement de la saison, et de faire en sorte que tout le monde ne se trouve pas au même endroit, au même moment. Nous avons mené beaucoup de négociations avec de grands tour-opérateurs, des agences de voyages, et bien sûr des compagnies aériennes pour faire en sorte que la saison d’été débute fin mars, et se termine fin novembre. Le fait d’ouvrir de nouveaux marchés nous permet aussi d’éviter ce type de problème, car tous les touristes n’ont pas les mêmes habitudes de voyage, et ne recherchent pas la même chose. Les touristes de Chine, du Moyen-Orient ou des Etats-Unis par exemple, voyagent toute l’année. Certains, comme les Chinois, ne sont pas très attirés par la plage, mais adorent découvrir les monuments de notre civilisation, la gastronomie, le shopping ou l’entertainement. Cela contribue aussi à éviter la surfréquentation. Tout cela nous a aidés à battre un nouveau record l’an dernier. En dépit des difficultés que nous avons rencontrées, nous avions déjà battu un record de fréquentation en 2015, avec 26 millions de touristes. En 2016, nous en avons reçu deux millions de plus, soit 28 millions (croisières incluses, ndlr).

Quelles sont vos actions auprès des professionnels ?

Nous travaillons avec tout le monde (…). Pour nous, c’est extrêmement important d’être très présents. Nous organisons des famtrips, des webinars, des événements (…). Je crois aussi que l’image de la Grèce à l’international a beaucoup changé. Nous avons notamment été élus membres du Conseil exécutif de l’OMT. Cela devrait nous permettre de peser davantage sur les décisions dans les années à venir. Parallèlement, nous assurons aussi la présidence de la Réunion sur les politiques du tourisme pour une croissance durable et inclusive, organisée par l’OCDE qui a lieu les 2 et 3 octobre. Développer nos positions et notre influence sur le plan international fait partie de nos objectifs. (…)

Quels sont vos grands chantiers pour 2018 ?

Notre stratégie a été conçue pour une période de quatre ans. Notre but c’est de développer, d’évaluer. (…) Mais notre objectif, c’est d’avoir plus de 35 millions de touristes à l’horizon 2020 et augmenter de deux points la part du tourisme dans le PIB pour atteindre les 22%. (…) En 2018, nous allons aussi essayer de renforcer les capacités. En 2016, nous avons reçu plus de 162 demandes de permis de construire pour des hôtels 4 et 5 étoiles. En 2017, sur les sept premiers mois, il y en a plus de 80. (…) Notre ambition est aussi de travailler la qualité de l’offre. Nous travaillons notamment sur les infrastructures : les ports, les aéroports, les routes… L’aéroport de Paros peut par exemple recevoir de plus gros avions depuis l’an dernier. 14 aéroports ont été privatisés, en 2018 ils seront rénovés aux standards du marché. Plusieurs lois viennent également d’entrer en vigueur pour simplifier la bureaucratie et la vie des entreprises. Nous avons notamment développé un système électronique qui permet à un hôtel, par exemple, de déclarer son activité en ligne et avoir tous les documents nécessaires pour débuter son activité, sans perdre de temps. (…) Ce type d’innovation est très important pour nous.

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