Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Face aux appels à bouder l’avion, Air France défend ses actions

Pour répondre aux critiques sur sa réputation de pollueur, le transport aérien veut mettre en avant ses efforts pour limiter son impact sur l’environnement. Air France a ainsi rappelé mercredi matin ses actions et annoncé de nouveaux engagements.

« Le secteur aérien subit une pression assez importante. Ce qui nous surprend, c’est que beaucoup ne savent pas ce que nous faisons déjà depuis 2009 », regrettait dimanche Alexandre de Juniac, le directeur général de l’Association internationale du transport aérien (Iata), lors de l’assemblée générale annuelle de l’association. C’est pour répondre à cette lacune qu’Air France a choisi de mettre en lumière mercredi matin les actions menées par la compagnie depuis des années.

« Il faut mieux faire connaître ce que nous faisons depuis 1996. L’aérien a été une des premières industries à se saisir des problématiques  écologiques et à avoir fait des investissement et des engagements », a insisté Anne Rigail, la directrice générale d’Air France.

1 300 tonnes de plastiques supprimées

Les actions se concentrent sur trois piliers. Avec en premier lieu, la limitation et la compensation de l’émission de CO2. « Elle a été réduite de 7% entre 2005 et 2018, malgré l’augmentation (30%) de l’activité », précise Nathalie Simmenauer, la directrice environnement et développement durable d’Air France. Cela grâce au renouvellement de la flotte, qui est le facteur qui a l’impact le plus fort sur l’amélioration écologique. Les avions ont été allégés avec la rationalisation progressive, mais aussi la digitalisation de la presse, entre autres. Enfin l’éco-pilotage a gagné du terrain grâce à des outils de plus en plus perfectionnés, portés notamment par deux start-up (Open Airlines et Safety Line).

Sans oublier que la compagnie compense ses émissions en carbone. Une démarche qui représente 40 à 50 millions d’euros par an. Mais souvent, « ces taxations sont absorbées dans les budgets des Etats et servent  à faire tout ce qu’on veut, sauf de l’environnement », s’agace Alexandre de Juniac.

Autre champ d’action de la compagnie : la réduction, le recyclage et la valorisation de ses déchets. Air France vient en ce sens d’annoncer sa décision de supprimer 1 300 tonnes de plastique à usage unique. Les gobelets en plastique seront remplacés par des gobelets en carton, les bâtonnets en plastique par des mélangeurs en bois et les couverts en plastique par des pièces fabriquées et conditionnées à partir de matières biosourcées. En tout, ce sont 210 millions d’articles en plastique à usage unique qui vont disparaître d’ici fin 2019. Les mêmes mesures seront prises pour Transavia.

Enfin, depuis 2005, Air France a réduit de 47% son empreinte sonore, « grâce au retrait des B747 de la flotte ou encore à la suppression de slots à Orly », explique Anne Rigail.

« Une méconnaissance des politiques »

Mais surtout, les dirigeants d’Air France ont rappelé la méconnaissance de l’aérien qu’avaient les différents acteurs qui proposent actuellement des solutions. « En France, le transport aérien représente 1,4% des émissions de CO2 », rappelle Nathalie Simmenauer. Dans le même temps Air France est le premier employeur d’Ile-de-France, et contribue à plus de 350 000 emplois indirects en France. Soit 1,1% du PIB français, souligne la compagnie.

En France, l’ex-ministre de l’Ecologie Delphine Batho veut interdire les vols intérieurs pour lesquels le même trajet serait réalisable en train dans une durée raisonnable. « Cela veut dire que tous les Français qui veulent voyager à l’international devront emprunter les hubs de Londres ou d’Amsterdam. Et si vous interdisez cela au niveau européen, il y a des hubs à la sortie de l’Europe (Istanbul et Dubaï) qui se frotteront les mains. Et au niveau écologique les routes seront encore plus longues…», rappelle la directrice générale d’Air France. « Les décisions doivent donc nécessairement être prises au niveau mondial, et surtout par des acteurs qui ont une vision globale du secteur », estime-t-elle.

Les commentaires sont fermés.

Dans la même rubrique