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Faut-il taxer les billets d’avion pour faire baisser la pollution ?

L’Organisation mondiale du tourisme prévoit, pour 2018, une hausse des flux internationaux de 4% à 5%. Une bonne nouvelle a priori. Pas si sûr, selon une étude publiée dans Nature.

Une étude publiée lundi 7 mai dans la revue Nature Climate Change, et repérée par lle Monde, révèle que l’empreinte carbone du tourisme mondial est catastrophique. En effet, selon des chercheurs chinois, australiens et indonésiens, le secteur est responsable d’environ 8% du total des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité. Soit trois fois plus que les évaluations précédentes.

Manfred Lenzen, de l’université de Sydney, et ses collègues, ont compilé les données sur les flux touristiques entre cent soixante pays au cours de la période 2009-2013. Contrairement aux autres études, ils ont comptabilisé les émissions directement associées aux transports, par exemple la combustion du kérosène des avions et de l’essence ou du gazole des voitures, mais aussi celles liées aux biens et aux services consommés par les voyageurs, qu’il s’agisse de restauration, d’hôtellerie ou d’achats divers.

Les îles premières victimes

Pour eux, les émissions mondiales imputables au secteur touristique sont passées de 3,9 milliards de tonnes de CO2 en 2009, à 4,5 milliards de tonnes en 2013. Ironiquement, ce sont les trajets et les séjours intérieurs qui sont la source de la plus grande partie des rejets carbonés. Sans surprise, les Américains pèsent le plus fortement dans ce bilan, puisqu’ils sont à l’origine d’environ un quart des « émissions touristiques », suivi de près par les Chinois, dont les classes émergentes sont de plus en plus voyageuses. La France n’est pas dans le Top 10.

Les auteurs attirent l’attention sur îles, comme Chypre, Malte, les Seychelles ou l’île Maurice. Pour eux, elles constituent des destinations où le tourisme de masse génère « de 30% à 80% » des émissions nationales de CO2.

Pour inciter les candidats au dépaysement à voyager moins, ou moins loin, les chercheurs suggèrent de mettre en place une taxation du carbone renchérissant le coût des déplacements. Afin de « refroidir » les touristes, pour ne pas réchauffer davantage le climat. Gros bémol cependant à cette étude, les chiffres incluent les déplacements professionnels, qui ne sont pas distingués des déplacements proprement touristiques.

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