Production, bilan 2018, Thomas Cook : Asia fait le point

Dans un marché du tour-operating en recul en France, Asia enregistre un ralentissement de son activité, avec un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros (-7%). « Les grèves (SNCF et Air France, NDLR) du printemps, la crise des Gilets jaunes, ou la défaillance de certaines destinations comme l’Indonésie et le Sri Lanka nous ont impactés pendant cet exercice », qui prendra fin le 31 octobre, précise Guillaume Linton, le directeur général.

Mais le tour-opérateur s’appuie sur le succès de certaines destinations (Japon), et notamment sa production en Orient (Oman, Jordanie) pour réaffirmer « son statut de leader sur la zone Asie », selon Yannick Barde, co-directeur de production, qui se fie aux statistiques du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto). « C’est notre levier de croissance : imposer Asia non plus comme le spécialiste, mais l’ultra-spécialiste des 40 destinations programmées en Asie », rajoute Guillaume Linton.

Un statut qui pourrait être confirmé par des opérations de croissances externes. « Nous sommes ouverts à tout, dans la production, comme dans la distribution. Par exemple, nous pourrions nous rapprocher d’opérateurs spécialisés (randonnées, plongée sous-marine, yoga, …), tant que nous sommes conformes à notre feuille de route. Nous n’allons pas devenir un TO généraliste », rassure Guillaume Linton. « Mais la croissance organique est celle qui nous intéresse le plus, et nous pouvons l’atteindre en nous appuyant sur nos fondamentaux, comme la technologie et la sophistication de l’offre ».

2300 clients pour les circuits privés

Ainsi, avec 87 circuits regroupés dans sa nouvelle brochure GIR « Tentations » (et plus de 150 voyages possibles avec le jeu des combinés et des extensions), Asia commercialise « l’offre la plus large » du marché. Sa deuxième brochure, consacrée aux Individuels, s’étale sur près de 400 pages et fait notamment la part belle aux circuits privés. « Nous en référençons 53 dans la brochure, et plus de 150 en ligne. C’est très tendance, et, grâce à notre technologie, les agents de voyages peuvent établir une première cotation de façon quasi-immédiate », explique Yannick Barde. En 2018/2019, les circuits privés ont séduit 2300 clients, pour 7 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Ils deviennent une ligne de produits à part entière », confirme Guillaume Linton.

Avec cette production XXL, que Guillaume Linton veut toujours plus pointue et thématisée, Asia entend confirmer l’assise de sa marque auprès de la distribution, qui pèse pour plus des deux tiers de son activité. « Au regard de l’actualité, je suis persuadé que la marque et l’incarnation de la confiance dans la marque vont s’affirmer », estime Guillaume Linton. « C’est ce qui fera la différence dans l’avenir. Par exemple, nous avons décidé de ne pas annuler les départs de nos clients Thomas Cook. Nous allons perdre de l’argent, mais nous voulons respecter notre engagement de tour-opérateur responsable. La capacité d’assistance du TO va être très attendue », analyse Guillaume Linton (lire l’encadré plus bas).

Des départs en hausse de 25%

Si « le tour-operating devient un métier de haute voltige » pour le dirigeant, Asia ne revoit pas pour autant ses ambitions à la baisse. « Le contexte va donner une prime aux opérateurs vertueux et agiles, qui sont deux de nos valeurs fortes. La défaillance de Thomas Cook nous conforte dans notre stratégie de distribution multicanal, d’abord via les agences, puis via nos 5 agences et notre site web. D’ailleurs, à date, les départs à compter du 1^er novembre 2019 sont en hausse de 25%, avec de très belles performances de destinations comme le Japon », chiffre Guillaume Linton.

Pour promouvoir sa nouvelle production, les commerciaux d’Asia ont pris la route avec ceux de Beachcomber Tours pour rencontrer 1200 agents de voyages, au cours de 47 étapes. Le work-shop « L’Asie-Pacifique dans votre ville » fêtera son 20^ème anniversaire dans une soixantaine de villes, tandis que le voyagiste multiplie les opérations commerciales avec les réseaux (Australie avec Selectour, Thaïlande avec Havas, Nouvelle-Zélande avec Leclerc, …). Asia sera également présent pour la 41ème édition de l’IFTM-Top Résa (stand 1-S62).

Défaillance de Thomas Cook : « Asia est solide »

La faillite de Thomas Cook va impacter les finances d’Asia, comme celles de nombreux opérateurs et prestataires du tourisme. « C’est un coup dur, mais Asia est solide. Nous savons que nous aurons des impayés sur l’été, et que nous ne récupérerons pas nos billes, mais nous avons assez de liquidités pour traverser cette crise. Thomas Cook, qui reste notre partenaire tant que la déclaration de cessation de paiement n’a pas été prononcée, pèse pour 12% de notre chiffre d’affaires, dont 7% sont réalisés par des agences intégrées. Cette défaillance doit aussi nous interroger sur le modèle d’intégration verticale. Elle nous conforte également dans notre stratégie de distribution multi-canal. Nous devrons ensuite anticiper les effets ricochets provoqués par cette faillite. Mais c’est un énorme gâchis, pour notre industrie et surtout pour les équipes de Thomas Cook France et de Jet tours. Nous espérons pouvoir retravailler rapidement avec le réseau pour soutenir sa reprise », analyse Guillaume Linton.