Croisières à Marseille : un capitaine sera jugé pour… pollution de l’air
Ce sera un procès inédit dans l’histoire judiciaire de la croisière en France.
Le capitaine de L’Azura, un paquebot de 300 mètres de long appartenant à la compagnie britannique P&O Cruises, devra rendre des comptes devant le tribunal de correctionnelle de Marseille. Le 29 mars dernier, son bateau avait été contrôlé en train de brûler un fioul dépassant les valeurs limites en souffre des normes européennes anti-pollution, et ce au beau milieu du port phocéen.
Auditionné quelques jours plus tard lors d’une escale dans le Var, le capitaine de L’Azura, qui peut accueillir jusqu’à 3000 passagers, a reconnu les faits. L’homme, qui n’est pas Français mais dont la nationalité n’a pas été précisée avant le procès, risque en théorie un an de prison et 200 000 euros d’amende.
Un procès renvoyé à l’automne
La teneur en soufre du fioul brûlé atteignait 1,68%, au-dessus de la limite de 1,50% inscrite dans la loi fin 2015 pour les navires transportant des passagers en Méditerranée. En engageant des poursuites à l’encontre de ce capitaine, le procureur de la République à Marseille, Xavier Tarabeux, avait frappé un coup en matière de lutte contre la pollution atmosphérique.
La pollution générée par les navires, de plus en plus gros, qui brûlent un fioul lourd et très néfaste, est un point noir dans la cité phocéenne, le premier port de France. D’ailleurs, les normes de pollution seront nettement durcies à partir du 1er janvier 2020, pour tous les types de navires, avec une teneur en souffre abaissée à 0,5% pour tous.
Egalement mise en cause par la justice française, le groupe Carnival, qui détient la compagnie P&O Cruises, s’est défendu de tout reproche par l’intermédiaire de ses avocats, Mes Bertrand Coste et Patrick Simon. En l’absence notamment du capitaine du navire, le procès a été renvoyé à l’automne prochain.
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