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Crash d’Air Moorea : prison ferme pour les dirigeants de la compagnie

En 2007, le crash d’un avion d’Air Moorea avait fait 20 morts en Polynésie française. Plusieurs dirigeants de la compagnie domestique ont été condamnés mardi à des peines allant jusqu’à 18 mois de prison ferme et des interdictions définitives d’exercer

Le 9 août 2007, le Twin Otter F-OIQI d’Air Moorea s’était abîmé en mer, quelques secondes après son décollage de Moorea, une île distante de 18 kilomètres de Tahiti. Son pilote et les 19 passagers y avaient perdu la vie.  Cinq corps n’ont jamais été retrouvés.

Sept personnes ont été jugées pour « homicides involontaires », soupçonnées d’avoir commis des « omissions et négligences ». Après deux mois et demi de délibération, le tribunal correctionnel de Papeete a rendu ce mardi son jugement. L’ancien directeur général de la compagnie, Freddy Chanseau, a été condamné à 36 mois de prison dont 18 avec sursis ainsi qu’à une interdiction d’exercer à vie. Deux autres cadres de la compagnie, dont le directeur technique Jacques Gobin, ont écopé de 12 mois de prison ferme. Eux non plus ne pourront plus travailler dans le secteur aéronautique.

Pas de défaillance du pilote

La compagnie Air Moorea a, elle, été condamnée à une amende d’un peu plus de 200 000 euros et n’est pas autorisée à reprendre son activité. Seul l’ex-représentant du Service d’État de l’aviation civile en Polynésie a bénéficié d’une relaxe. Les avocats d’Air Moorea et de ses cadres ont immédiatement annoncé qu’ils interjetaient appel.

Dans son jugement, le tribunal correctionnel a écarté, d’emblée, une défaillance du pilote, thèse soulevée par la défense, en octobre dernier, lors du procès. Il a conclu, après étude des rapports d’expertise, que la cause « directe et certaine » du drame était la rupture du câble à cabrer de l’appareil peu après le décollage.

Un procès en appel en métropole ?

Les magistrats ont considéré que cette rupture était consécutive à une « multiplicité de fautes » imputables à la compagnie et à ses dirigeants, coupables d’avoir instauré une « politique de rentabilité au détriment de la sécurité ».

Outre l’appel, les conseils de la défense entendent saisir la cour de cassation pour obtenir le dépaysement de l’affaire car le dossier suscite trop de « passion » en Polynésie, selon eux, et « la proximité des juges avec l’opinion m’apparaît contraire à la nécessaire sérénité des débats », a argué Me François Quinquis, l’avocat d’Air Moorea et de son ancien directeur.

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