Pourquoi France DMC Alliance tend la main aux agences de voyages
Le groupement de réceptifs France DMC Alliance démarre une place de marché pour les agences. Nous avons interrogé deux de ses chevilles ouvrières afin de décrypter le projet.
Jusqu’alors tournées vers des clientèles étrangères difficiles à capter à cause de la pandémie, les agences réceptives de l’association s’ouvrent aux agences de voyages. Nous avons interviewé à ce sujet Patricia Linot, présidente de France DMC Alliance, et Jean-Luc Montembault, administrateur et trésorier.
L’Echo touristique : Votre nouveau site, lancé hier, est-il orienté vers les voyages sur-mesure en France ?
Jean-Luc Montembault : Pas uniquement. Nous sommes entre le prêt-à-porter et la haute couture. De par nos différentes expériences en tant que réceptifs, nous proposons des offres plutôt haut de gamme, que les agences peuvent faire modifier. Nos adhérents font remonter leurs offres sur le site, qui est en cours de finalisation. Nous continuons de l’enrichir.
C’est bien un site vitrine ?
Jean-Luc Montembault : Nous sommes dans l’étape 1 : les prestataires doivent confirmer la réservation à la DMC. Les agences distributrices peuvent échanger via le site avec les agences réceptives. Dans une deuxième étape, nous comptons développer la réservation en ligne, avec confirmation des disponibilités.
Offrirez-vous un jour la réservation avec un prestataire comme Orchestra ?
Jean-Luc Montembault : Nous travaillons déjà avec un prestataire. Nous voulons aider des acteurs comme des guides à se digitaliser. C’est tout un process qui n’a pas commencé. Nous regardons différents prestataires informatiques, pour l’ajout de la réservation.
Vous êtes donc une place de marché ?
Jean-Luc Montembault : Oui. Il n’existe pas de place de marché de séjours avec un guide, pour un itinéraire personnalisé. Des clients sont habitués à partir à l’étranger avec des agences émettrices, et disposent d’à-valoirs à consommer. Nous leur disons ‘Venez découvrir la France autrement’. Nous avons une valeur ajoutée, pour ces clients français qui sont peu habitués à partir avec une agence de voyages en France.
Historiquement, vos clients sont plutôt des agences et des TO étrangers…
Patricia Linot : Nous sommes partis de notre expertise, développée pour nos clientèles étrangères. Nous avons adapté nos offres aux visiteurs français, que nous connaissons déjà puisque plusieurs d’entre nous faisons également de l’outgoing. Nous -comme Atout France- devons maintenant expliquer aux Français que des professionnels français vendent la France. Pour les produits classiques, les voyageurs français savent réserver en direct. Pour ceux à valeur ajoutée, nous pouvons construire des produits hors des sentiers battus adaptés aux clients des agences. Des Français avaient prévu de partir à l’étranger, et peuvent se faire plaisir en France en utilisant leurs avoirs.
Jean-Luc Montembault : Nous avons une très bonne connaissance des territoires et des événements qui les animent. Nous pouvons aussi conseiller, alors que certains hôtels et prestataires sont fermés à cause de la pandémie ou de la fin de saison.
Quel est votre modèle économique ?
Patricia Linot : Les agences peuvent, selon les offres, empocher une commission ou appliquer un mark-up. Notre challenge est aujourd’hui de faire connaître notre métier auprès des distributeurs, qui ont l’habitude de vendre la France à travers des clubs, des hébergeurs…
Allez-vous rester une association ?
Jean-Luc Montembault : Nous sommes une association avec une vingtaine de réceptifs, spécialistes du FIT, des groupes et du MICE, sur l’ensemble du territoire. L’association a vraiment été lancée début 2018, pour offrir des services aux agences réceptives, souvent expertes d’une région ou d’une thématique. Nous allons rester sous cette forme, pour l’instant. Demain, nous verrons l’intérêt de créer une structure immatriculée, pour répondre à nos besoins de commercialisation.