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Chypre veut reconquérir le marché français avec un nouveau visage

Fini la promotion de l’offre balnéaire : le pays veut valoriser d’autres facettes de l’île… et séduire une clientèle plus dépensière.

Chypre, ça n’est pas que des plages et des clubs : c’est le message que veut faire passer, en substance, Sávvas Perdíos, le ministre du tourisme chypriote, en visite à Paris pour rencontrer des tour-opérateurs spécialistes du tourisme d’aventure et du haut de gamme. « C’est tout à fait le genre d’opérateurs qu’on veut attirer avec notre nouvelle image de marque », explique celui qui est ministre du tourisme de Chypre depuis 2019 et la création d’un ministère dédié au secteur sur l’île. « J’ai toujours pensé que Chypre devait avoir un objectif touristique différent. Les marchés connaissent très bien notre offre balnéaire, et nous avons voulu réfléchir à la façon dont nous pourrions repartir plus équitablement les flux touristiques sur l’île »… et les recettes qui en découlent.

C’est donc dans cette optique que le ministère a dessiné une nouvelle stratégie touristique faisant la part belle aux valeurs intrinsèques du tourisme durable (doper la fréquentation en dehors des hautes saisons, respecter l’environnement, inclure la population locale…). Un projet mis en place en janvier 2020, quelques semaines avant le début de la pandémie de coronavirus. « Comme tout le monde, notre tourisme était paralysé pendant la crise sanitaire. Mais cela a au moins eu une vertu, celle d’ouvrir les esprits des professionnels du tourisme à Chypre », estime le ministre, novice en politique jusqu’à sa nomination.

Une dizaine de labels créés

Pendant la crise, le marché a évolué, analyse-t-il. Pour l’été 2022, 70% des capacités aériennes de l’île reposent sur des compagnies low-cost et régulières. « En 2019, c’était 70% de charters… », chiffre Sávvas Perdíos. « Les attentes des marchés étrangers évoluent, et encore plus rapidement avec la pandémie. Ils sont à la recherche d’une authenticité que Chypre peut leur offrir. A condition d’aller à la découverte des destinations secondaires et tertiaires de l’île, que nous voulons valoriser avec ce plan ».

Dans des destinations rurales, à la campagne ou à la montagne, les hébergements et restaurants seront désormais mis en avant par une série de labels autour du bien-être, de la gastronomie ou du sport. « Nous avons créé des labels inspirés des villages fleuris de France, par exemple. L’idée étant, via ces labels, de promouvoir ceux qui mettent à l’honneur la culture chypriote, la gastronomie ou les produits locaux ». Sentiers de randonnées, villages de Noël ou encore festivals folkloriques émergent donc dans l’arrière-pays chypriote. « La côte, elle, n’a pas besoin de promotion », assume le ministre.

Le marché français, une « cible prioritaire »

Derrière cette stratégie se cache aussi la volonté de séduire une nouvelle clientèle, individuelle, et plus à même de dépenser localement que la clientèle habituée des resorts tout inclus. « Nous voulons montrer que Chypre est prête pour une reprise différente, qui ne parle pas que de volumes et de charters, mais qui prend aussi en compte l’apport qu’elle peut avoir pour les locaux ». La France est d’ailleurs « la cible prioritaire » du ministère, qui estime que le secteur touristique de l’île a atteint la « qualité de produit » nécessaire pour attirer les touristes hexagonaux. Avec des vols directs, des opérations de promotions et une offre plus diversifiée, l’île d’Aphrodite peut se présenter « comme une nouvelle destination » à la distribution et à la clientèle française, selon Sávvas Perdíos.

« Nous avons plusieurs avantages par rapport à d’autres îles méditerranéennes. Chypre est une petite île sur laquelle il est possible, en l’espace de quelques heures, de passer de la mer à la montagne, en passant par les villages ruraux, de partager des expériences avec les locaux, de découvrir les produits du terroir chypriote, etc. C’est une destination qui est accessible toute l’année, et c’est également l’un des points majeurs sur lequel nous travaillons. C’est le message que nous voulons porter auprès du marché français », conclut Sávvas Perdíos.

La clientèle hexagonale pourrait donc être l’une de celles qui participent à la remise en marche de l’industrie du tourisme à Chypre, qui a pesé jusqu’à 13% du PIB avant la pandémie de coronavirus. En 2019, la destination a accueilli 40 000 touristes français, principalement attirés par les plages et les eaux cristallines. Pour 2022, 100 000 sièges sont mis sur le marché entre la France et Chypre.

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