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Crise au Sri Lanka : état d’urgence et tensions sociales

Ces derniers jours, la situation a pris une tournure insurrectionnelle au Sri Lanka, plongé dans une grave crise économique. Les autorités et les professionnels s’efforcent de préserver autant que possible les touristes de ces difficultés.

Frappé par une crise économique sans précédent, le Sri Lanka vit depuis des semaines au rythme des coupures de courant et des pénuries. Nourriture, carburants et médicaments manquent dans le pays. Au bord de la faillite depuis l’effondrement du tourisme avec le Covid-19, et la diminution des revenus envoyés par la diaspora sri lankaise pendant la pandémie, le pays a dû se résoudre à solliciter un prêt du Fonds monétaire international (FMI).

Ces derniers jours, la situation a pris une tournure insurrectionnelle. Vendredi, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence, suite aux manifestations demandant le départ du président Gotabaya Rajapaksa et de son frère Mahinda. Un couvre-feu de 36 heures a été imposé, qui a pris fin ce lundi matin à 6 heures. L’accès aux réseaux sociaux a été suspendu par les autorités, afin d’empêcher les habitants de se rassembler contre le pouvoir. Il a ensuite été rétabli, la Commission des droits de l’homme ayant jugé ce blocage illégal. Dimanche soir, la majeure parti du gouvernement sri lankais a démissionné, marquant son opposition au président suite à ces décisions autoritaires.

« Les Sri Lankais sont très patients mais là, avec cette première manifestation, le gouvernement a bien compris que notre patience a tout de même des limites, témoigne Nihal Ileperuma, à la tête de réceptif Visit Lanka. Le gouvernement s’est endormi sur cette situation, il a pris les mauvaises décisions », s’insurge-t-il. Sur place, les autorités comme les professionnels s’efforcent de protéger l’activité touristique, essentielle pour l’économie du pays. Les guides touristiques sont autorités à éviter les files d’attente pour l’essence, au grand dam des autres conducteurs qui font la queue. “On ne va pas laisser tomber les touristes qui sont là, on va assurer chaque seconde de leur voyage” veut rassurer Nihal Illeperuma, qui souligne que tous les sites touristiques sont ouverts. « Vous savez, on a connu la guerre civile et l’état d’urgence pendant trente ans, on est habitués à travailler dans des circonstances complexes, et les touristes n’en ont jamais pâti. » Le réceptif gère actuellement une quarantaine de touristes français sur place, ainsi que des clients britanniques. Environ 400 touristes français seraient actuellement sur place, selon ses estimations.

Le Quai d’Orsay appelle à la prudence

Malgré tout, la reprise touristique s’annonce compliquée pour le pays, qui va en outre souffrir de l’absence des clientèles russes et ukrainiennes. Vendredi, le Quai d’Orsay a actualisé ses Conseils aux voyageurs, évoquant les difficultés sur place et les manifestations pouvant donner lieu à des actes de violence. « Dans ce contexte de tensions, il convient d’être prudent dans ses déplacements, et de se tenir à l’écart de tout rassemblement, a fortiori à connotation politique, et de se tenir informé de l’évolution de la situation. » Pour l’heure, la destination n’est pas déconseillée par le Quai d’Orsay.

Pour Nihal Illeperuma, les difficultés sur place tendent tout de même à s’améliorer. « Auparavant nous pouvions avoir des coupures de courant qui duraient jusqu’à 12 heures, ce n’est plus le cas désormais, assure-t-il. C’est maintenant plus court, et nous sommes toujours prévenus à l’avance. » « L’Inde a débloqué une ligne de crédit (d’un milliard de dollars, Ndlr) permettant au Sri Lanka d’acheter de l’essence », explique-t-il. Essence d’autant plus précieuse qu’elle permet aussi d’avoir de l’électricité en alimentant des groupes électrogènes. 

Alors qu’une nouvelle journée de manifestations est attendue aujourd’hui, le président sri lankais a invité tous les partis politiques au Parlement à accepter des postes ministériels et à se joindre à l’effort de recherche de solutions à la crise nationale”, rapportent Les Echos.

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