Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Chikungunya : les hôteliers réunionnais trinquent

Alors que le mois de mai, avec ses nombreux ponts, est habituellement une période faste pour le tourisme réunionnais, les professionnels de l’hôtellerie tirent la sonnette d’alarme.

À La Réunion, la crise sanitaire liée au chikungunya dépasse aujourd’hui le cadre de la santé publique. Selon notre confrère Franceinfo, l’économie locale, et en particulier le secteur touristique, en subit de plein fouet les conséquences. En raison de l’inquiétude grandissante des touristes métropolitains, les hôtels peinent à remplir leurs chambres.

À l’hôtel Exsel Alamanda à Saint-Gilles-les-Bains, le pont du 1er mai est une déception. « L’an dernier, nous étions à 90% de taux d’occupation. Cette année, à peine 30% », déplore Adeline Lucena, la directrice d’exploitation. Malgré des conseils prodigués à ses clients – vêtements longs, répulsifs – et une politique de démoustication rigoureuse, les touristes hésitent. Le simple rappel des précautions à prendre suffit à refroidir ceux qui espéraient bronzer avant l’été. « On fait face à une crise au niveau de l’industrie hôtelière. Beaucoup d’annulations, des reports », poursuit la responsable qui compte aussi sur la clientèle locale pour soutenir l’activité.

Même son de cloche du côté de l’hôtel Le Nautile, lui aussi situé sur la côte Ouest de l’île à Saint-Gilles-les-Bains. « Sur le mois de mai, on est à peine autour de la moitié de notre charge normale », confie le gérant Jean-Paul Bordier qui capitalise également sur la clientèle locale.

Le chikungunya n’explique pas tout, les tarifs aussi

Cependant, la crainte du virus chikungunya n’est pas seule en cause. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer la politique tarifaire et la qualité de service des établissements sur l’île. « Les prix sont trop élevés », « service zéro », « moquette sale », « wifi capricieux », « climatisation moisie »… Les critiques, parfois virulentes, dressent un portrait peu flatteur de certains établissements. Beaucoup comparent avec l’île Maurice, perçue comme plus abordable et plus accueillante.

Pour d’autres internautes, il est temps que les hôteliers locaux revoient leurs priorités. « Ce n’est pas seulement le moustique, ce sont aussi vos prestations qui font fuir les clients », résume l’un d’eux. Difficile, dans ces conditions, de faire revenir les touristes, même avec des billets d’avion en légère baisse. En avril, selon le baromètre aérien Misterfly/L’Echo, le prix moyen d’un aller-retour vers La Réunion s’élevait à 990 euros, en recul de 2% sur un an.

Une image écornée

La destination pâtit aussi d’une mauvaise image écornée en raison de la situation sanitaire notamment. Invitée sur le plateau de Franceinfo le 22 avril dernier, Linda Lainé, rédactrice en chef de L’Echo touristique, évoquait une baisse d’environ 20% sur les départs vers La Réunion depuis le début de l’année. Une désaffection liée à l’épidémie de chikungunya, mais aussi au cyclone Garance qui a sévi fin février dernier.

Pour autant, le Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) s’efforce de relativiser précisant fin avril qu’il n’y a pas de vague d’annulations, « ni même de questions très importantes de la part des agents de voyages et des clients » souligne Linda Lainé.

Laisser votre commentaire (qui sera publié après modération)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique