La Réunion « défigurée » par le passage du cyclone Garance
Arbres arrachés, voitures emportées par les flots, routes et électricité coupées : l’île de La Réunion est « défigurée » par le cyclone Garance.
Le cyclone Garance n’a pas épargné l’île de la Réunion. « 55 ans que j’habite là, j’ai vécu plusieurs cyclones, je n’ai jamais vu ça ». A Bras-Panon (est), le toit de la maison de Krishna Cadivel a ainsi été emporté comme un fétu de paille. « Je suis sûr que ça a soufflé à plus de 200 km/h », glisse ce père de famille de 55 ans.
Son témoignage fait écho à des centaines d’autres. Le passage de Garance a été dévastateur, notamment dans l’est et le nord de l’île. Et même si l’alerte rouge a été levée et que l’aéroport Roland Garros a repris ses activités samedi, le bilan est lourd. Le passage de ce cyclone, « brutal et violent » selon les termes du préfet, Patrice Latron, s’est en effet soldé par le décès de quatre personnes.
Électricité, eau courante et télécommunications endommagées
A Saint-Gilles-les-Bains, une ville balnéaire de la côte ouest de l’île, la ravine est sortie de son lit. Les flots déchaînés ont submergé la route, la faisant s’effondrer sur plusieurs mètres. Une fois sorti de son lit, le cours d’eau boueux a envahi tout le centre-ville de Saint-Gilles. « Depuis 50 ans qu’EDF est à La Réunion, ça n’est jamais arrivé qu’on ait des dégâts de cette ampleur-là », indique Dominique Charzat, le directeur général d’EDF à La Réunion.
Samedi soir, quelque 120 000 (37% des foyers) restaient privées d’électricité. Plus de 310 000 habitants sont toujours privés d’eau potable. « Près de 32% des abonnés sont privés d’accès à internet et de téléphonie fixe (et) n’ont pas accès à leurs appareils, ainsi que 35% des abonnés à la téléphonie mobile », ajoute la préfecture. Ils étaient « respectivement 43 et 47% au plus fort de l’évènement ».
De violents orages ont balayé l’île
« Il va y avoir beaucoup de travaux de remise en état. Beaucoup de routes sont encombrées par des branchages, voire par des arbres en travers de la route. Des routes sont inondées, des routes sont coupées, emportées, des ponts sont coupés », décrit le préfet de l’île. Il continue d’appeler à la « prudence » les plus de 880 000 habitants de La Réunion. « Le monde que « nous redécouvrirons sera encore défiguré par Garance ».
« Ce phénomène a été plus violent que Belal », en 2024, selon lui. Le cyclone Belal avait provoqué la mort de quatre personnes et fait 100 millions d’euros de dégâts. Pendant le passage du cyclone vendredi, Météo-France a relevé des rafales de vent soufflant à 214 km/h à l’aéroport situé au nord de l’île et de 230 km/h sur le piton Sainte-Rose à l’extrême est. De très fortes pluies orageuses ont également balayé l’île.
Baignade et randonnées interdites
Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des rues totalement inondées avec parfois des torrents d’eau dévalant les pentes, notamment à Saint-Denis et à Saint-André (est de La Réunion). D’autres vidéos montrent des voitures emportées. Deux vagues de renforts de pompiers et de personnels de sécurité civile, venus de métropole et de Mayotte, sont arrivés à La Réunion.
Le passage du cyclone a également des conséquences sur des aspects plus légers de la vie quotidienne. Ainsi, la baignade est interdite dans toute l’île. « La qualité de l’eau est dégradée et impropre pour la baignade », indique la préfecture. Sont particulièrement déconseillées les zones de baignades situées à proximité des embouchures de ravine, dans le lagon, les bassins ou les rivières.
Par ailleurs, les randonnées sur les sites de l’Office National des Forêts sont proscrites, jusqu’à nouvel ordre. La préfecture interdit la fréquentation des sentiers, par arrêté préfectoral, en raison « des risques sur certains sentiers de randonnée ». Des consignes que doivent respecter les visiteurs en cette période de vacances scolaires pour une partie des Français.
