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Ce qu’il faut savoir sur Ben Smith, le nouveau patron d’Air France-KLM

Sans pilote pendant trois mois, le conseil d’administration d’Air France-KLM a officialisé jeudi dernier la nomination de Benjamin Smith, à la tête d’une compagnie soumise aux turbulences sociales depuis bien trop longtemps. On vous dit l’essentiel sur le numéro 2 d’Air Canada.

Né à Hong-Kong, Benjamin Smith, un Canadien anglophone de 46 ans, a été nommé jeudi soir dernier comme directeur général du groupe Air France-KLM. Tous les administrateurs ont quitté en urgence leurs lieux de villégiature pour participer à l’officialisation du recrutement de l’ancien numéro 2 d’Air Canada.

Un créateur de low cost

S’il est méconnu en France, Benjamin Smith est pourtant un leader reconnu du transport aérien sur le plan international.  Il a débuté sa carrière en 1990 chez Air Ontario en parallèle de ses études et a créé, en 1992, sa propre société de voyages pour les entreprises.

En 1999, il a pris un rôle de conseil pour Air Canada pour finalement rejoindre le groupe en 2002. Depuis son arrivée, le nouveau PDG d’Air France a occupé plusieurs postes à responsabilités au sein d’Air Canada : directeur commercial, directeur de la planification du réseau puis, en 2007, membre de l’équipe de direction exécutive d’Air Canada.

Il a été l’artisan du développement et de la modernisation d’Air Canada. En définissant la stratégie de transformation d’Air Canada au cours des dix dernières années, mais aussi en mettant mis en place le projet d’expansion du réseau à travers le monde et en renouvelant la flotte. Il a également redéfini la stratégie de hubs d’Air Canada avec trois hubs majeurs en fonction des marchés de la compagnie. Il est aussi à l’origine d’Air Canada Rouge, la marque low cost d’Air Canada qui est particulièrement performante au niveau international.

Une nomination mouvementée

Sans patron depuis le départ de Jean-Marc Janaillac début mai, Air-France-KLM a décidé de tripler la rémunération de son futur PDG pour attirer les potentiels candidats, au risque de jeter de l’huile sur le feu après l’échec des négociations salariales et les grèves à répétition du printemps.

Car en juin, le projet de nomination de Philippe Capron, énarque et directeur financier de Veolia, avait tourné au fiasco après avoir été éventé dans la presse. Depuis, les profils intéressants et intéressés ne se bousculaient pas au portillon. Pour Benjamin Smith, des fuites similaires ont révélé que le numéro deux d’Air Canada était pressenti à la tête du groupe franco-néerlandais. Une hypothèse que Philippe Evain (président du SNPL) a qualifié sur Twitter de « grave erreur ». « Nous sommes inquiets. Nous pensons qu’il faut un dirigeant connaissant les spécificités du dialogue social français », a-t-il expliqué au Parisien, affirmant que « deux ou trois talents, des industriels, qui connaissent le marché européen, sont écartés sans aucune raison objective ».

« Des Français ayant un parcours international répondent à ce profil », a affirmé de son côté Paul Farges, le représentant des pilotes actionnaires au conseil d’administration d’Air France-KLM, dans le Journal du dimanche. Pour lui, le choix du canadien Benjamin Smith reviendrait à « placer Air France sous influence nord-américaine » et serait le signe que Paris « aurait renoncé à sa souveraineté aérienne ». Finalement, le Conseil d’administration d’Air France-KLM, réuni le 16 août 2018, a bel et bien décidé de nommer Benjamin Smith directeur général d’Air France-KLM.

Un risque de grève

Le futur DG d’Air France-KLM devra reprendre la négociation avortée sur les salaires « ou alors il y aura quinze jours de grève », prévient déjà Philippe Evain dans une interview au Parisien dimanche. Cet avertissement clair du SNPL fait écho à celui de l’intersyndicale d’Air France, dont les dix organisations ont annoncé fin juillet qu' »avec ou sans PDG, dès le mois de septembre (…) le conflit pour les salaires reprendra et seul un accord pourra y mettre fin ».

Après ceux d’Air France, les pilotes de la compagnie aérienne néerlandaise KLM menacent à leur tour de faire grève si la direction ne répond pas à leurs demandes d’ici à vendredi, rapporte lundi le quotidien néerlandais De Telegraaf. Dans une lettre envoyée à KLM – alliée d’Air France – le syndicat des pilotes de ligne néerlandais (VNV) réclame à la compagnie un allègement de la charge de travail ainsi qu’une augmentation des salaires. Le syndicat n’a pas indiqué quand la prochaine grève pourrait avoir lieu si KLM ne répond pas favorablement aux demandes des pilotes d’ici vendredi, date de l’ultimatum fixé par le VNV.

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