C’est l’heure du doute dans l’industrie aérienne
Incertitudes économiques, pétrole qui devrait repartir à la hausse, banques qui durcissent leur condition de financement, l’industrie aérienne se prépare à une année 2009 bien noire.
Ambiance morose lors du 17ème World Airline Forum (WAF), qui s’est tenu la semaine dernière à Paris et réunissait une quarantaine de compagnies aériennes du monde entier. « L’année 2009 va être la vallée du désespoir », résume Christian Mac Cormick, directeur général délégué de Natixis transport finance. Cet expert du financement aéronautique de la troisième banque française du secteur et 5ème mondiale prévient : « Nous ne prenons plus d’engagements depuis septembre et nous n’en reprendrons pas avant janvier 2009. » Les autres établissements bancaires imitent Natixis, au mieux. Conséquence : une partie des livraisons d’avions prévues pour 2009, d’un montant de 69 milliards de dollars, pourrait être reporté ou annulé, faute de solutions de financement. A cette mauvaise nouvelle, s’en ajoute une autre : « La chute du court du pétrole n’est qu’une étape avant d’atteindre un prix d’équilibre qui devrait se situer autour de 80 à 100 dollars le baril », estime Loïc Le Floch Prigent, ancien patron d’Elf et de la SNCF et désormais consultant international. Et pas moyen de contourner l’obstacle : « Il n’y a pas de substitution au pétrole pour le transport », assène-t-il. Enfin, pour partir bien déprimé, l’expert en sureté présent au WAF, Jacques Duchesneau, l’affirme : « Les terroristes sont toujours prêts à tuer massivement et il nous appartient donc de gérer la peur pour contenir la menace plutôt que de tenter en vain de l’éliminer ». Il y a des lundis, comme ça…