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Boeing 737 Max : les américains ont jugé inutile un examen indépendant du système anti-décrochage

L’administration fédérale de l’aviation américaine n’a pas jugé nécessaire d’évaluer le MCAS, le très décrié système anti-décrochage. L’organisme se serait fié aux conclusions rapportées par Boeing.

Sur les quatre premiers mois de l’année, Boeing a enregistré une chute de près de 25% des livraisons d’avions civils. Selon des chiffres disponibles sur son site internet, le constructeur aéronautique n’a livré que 172 avions de janvier au 30 avril, contre 228 exemplaires à la même époque en 2018.

Ces livraisons sont affectées par la crise du 737 MAX, locomotive des ventes de Boeing, qui en a réduit la production d’environ 20%. Le 737 MAX est cloué au sol depuis le crash d’un appareil de ce type exploité par Ethiopian Airlines, qui a fait 157 morts au sud-est d’Addis Abeba le 10 mars dernier, cinq mois seulement après l’accident d’un avion similaire de Lion Air (189 morts).

Le système anti-décrochage MCAS a été mis en cause dans les deux tragédies et Boeing est en train de le modifier pour faire lever l’interdiction de vol frappant le 737 MAX. Cet avion représente 79,5% du carnet de commandes (5 582 appareils) de Boeing au 30 avril.

Toujours pas de vol test prévu…

Les autorités américaines n’ont pas jugé nécessaire d’évaluer indépendamment la sécurité de ce système anti-décrochage MCAS du 737 MAX, préférant s’appuyer sur des conclusions de Boeing sur ce logiciel mis en cause dans deux tragédies impliquant cet avion, a indiqué mardi à l’AFP une source proche du dossier.

Le Wall Street Journal affirme en effet que durant la certification du 737 MAX, il y a un peu plus de deux ans, Boeing n’a pas clairement indiqué aux autorités qu’un dysfonctionnement du MCAS pourrait s’avérer désastreux. Or, si l’avionneur l’avait fait, cela aurait enclenché un examen approfondi du logiciel dont le dysfonctionnement est à l’origine des deux accidents.

Les incertitudes planent encore sur un retour en service de cet avion, Boeing n’ayant toujours pas soumis aux régulateurs américains la modification du 737 MAX pour une levée de l’interdiction de vol et le vol test avec la FAA n’a toujours pas eu lieu.

Un carnet de commande dans le rouge

Outre les livraisons, l’avionneur américain a suspendu ses objectifs financiers annuels ainsi que les opérations de rachats d’actions prévues pour rémunérer ses actionnaires. Le premier coût de cette crise du 737 MAX est d’un milliard de dollars, a indiqué le 24 avril Boeing, qui est payé par les compagnies aériennes au moment où elles prennent possession de l’appareil. Depuis fin mars, Boeing n’a livré que 4 avions de la famille 737, principalement de la version précédant le MAX, à un loueur.

Pour ce qui est des commandes, Boeing a enregistré des annulations et a dû ajuster son carnet du fait des difficultés financières de la compagnie aérienne indienne Jet Airways. Il y a en effet eu 171 avions nets annulés dans la famille 737, mais des commandes dans le long-courrier ont quelque peu limité les dégâts. Au total le carnet de commandes est dans le rouge, affichant 119 avions net en moins.

Airbus, le grand rival européen, est ainsi largement devant aussi bien en termes de livraisons que de commandes. Si son carnet de commandes est aussi dans le rouge, à – 58 exemplaires nets, ses livraisons ont bondi à 232 appareils livrés (+34,9%).

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