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Au pied du mont Fuji, les randonneurs plutôt favorables au paiement d’un droit d’accès

L’instauration d’un droit d’accès et de quotas pour l’ascension du mont Fuji à partir de lundi est plutôt bien accueillie par les randonneurs qui entament la saison estivale sur le célèbre volcan japonais.

Malgré le vent qui balaye les pentes et le ciel totalement bouché, les touristes sont au rendez-vous sur le sentier Yoshida, au pied duquel il est possible d’accéder en bus.

« Je Japon a fait du bon travail en imposant des restrictions »

Grande nouveauté de cette saison 2024, des guichets invitent les randonneurs à s’acquitter d’une contribution financière pour pouvoir atteindre le sommet de la montagne.

« J’aime beaucoup cette idée. Je pense que le Japon a fait du bon travail en imposant des restrictions pour limiter le nombre de personnes. Et la somme n’est pas très élevée », déclare à l’AFP Chetna Joshi, randonneuse indienne âgée de 47 ans.

Des frais de 2.000 yens (11,50 euros) sont dorénavant exigés pour fouler le sentier Yoshida, le plus emprunté des quatre conduisant au sommet du mont Fuji (3.776 m), et un nombre maximum de 4.000 personnes par jour est autorisé.

3000 places en ligne, 1000 in situ

Trois mille sésames peuvent être obtenus quotidiennement via un site de réservation en ligne et les 1.000 autres sont disponibles sur place le jour même. Soit un quota de 4000 personnes par jour. En revanche, les trois autres sentiers, empruntés par 40% des randonneurs, restent libres d’accès et gratuits.

Couvert de neige durant la plus grande partie de l’année, le mont Fuji, immortalisé par Hokusai et situé à environ deux heures de Tokyo en train ou en car, attire plus de 220.000 visiteurs durant la saison des randonnées qui va de juillet à septembre.

David Grosshode, un randonneur américain, ne voit rien à redire à ces mesures. « Il y a beaucoup de montagnes là où j’habite et ils ont instauré un plafond de 100 à 120 (alpinistes), donc 4.000 c’est encore beaucoup. Mais on s’aperçoit qu’ils ont les infrastructures nécessaires pour préserver la nature. Je pense que le prix d’admission n’est pas mal non plus, juste pour préserver la nature », explique l’homme de 35 ans.

« Protéger la vie » des randonneurs

Les nouvelles mesures ont été introduites « d’abord et avant tout pour protéger la vie » des randonneurs, mais pas pour les empêcher de venir, avait récemment justifié le gouverneur de la préfecture de Yamanashi, Kotaro Nagasaki.

Quatre corps ont été retrouvés près du sommet la semaine dernière, selon des médias locaux. Chaque année, les médias japonais font état de touristes grimpant le mont Fuji sans l’équipement adéquat.

« Parfois, je me sens mal à l’aise à cause de la foule. Et pour la sécurité des gens, je pense qu’il est souhaitable de limiter le nombre maximum de personnes pour un endroit spécifique », se réjouit Sylvain Wagner, un touriste français de 32 ans, casquette vissée sur le crane.

25 millions de touristes étrangers

L’an passé, le Japon a attiré plus de 25 millions de touristes étrangers et le mois dernier, son responsable du tourisme a dévoilé un objectif ambitieux de 60 millions de visiteurs par an.

En mars, le Japon a franchi la barre des trois millions de visiteurs sur un mois pour la première fois de son histoire. Ce niveau a encore été atteint en avril et en mai.

Le surtourisme oblige parfois des collectivités locales à prendre des mesures radicales. Comme la ville de Fujikawaguchiko, près du mont Fuji, qui a érigé en mai une grande bâche masquant une vue populaire du volcan pour dissuader les touristes de prendre des photos.

Sur les pentes du mont Fuji, il n’y a aucune bâche et ce n’est visiblement pas le droit d’admission qui va empêcher les randonneurs de réaliser leur rêve. Le seul obstacle vient plutôt du ciel. Comme ce lundi avec les éléments naturels, vent et pluie, qui ont douché bien des espoirs d’atteindre le sommet.

« J’aime la montagne. Je pense qu’elle ne m’a pas donné la permission cette fois, ce n’est pas grave. Je l’accepte », a expliqué l’Indienne Chetna Joshi, heureuse malgré tout d’avoir vécu une « grande expérience ».

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