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Air France : un sauvetage en bonne voie mais des manifestations à Marseille

La France est « sur le point de conclure un accord » avec l’Europe pour débloquer une nouvelle aide en faveur d’Air France, indique Bruno Le Maire.

« Nous sommes sur le point de conclure un accord », la négociation avec la Commission européenne « est sur le point de s’achever », a indiqué ce lundi Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, sur France Info. « C’est une affaire de jours, parce que pour moi maintenant le temps presse », a-t-il ajouté, précisant que cette négociation avait été « longue et difficile » sur les contreparties demandées à Air France en échange de ce renflouement public.

Le ministre n’a dévoilé aucun élément précis sur le montant qu’apportera l’Etat à la compagnie nationale en grande difficulté, dont il détient actuellement 14%. Sur les contreparties demandées à la compagnie pour éviter une distorsion de concurrence dans le ciel européen, « je pense que nous approchons d’un règlement qui est juste, qui sera protecteur pour Air France, qui garantira nos intérêts dans le respect du droit de la concurrence », a simplement affirmé Bruno Le Maire. Parmi les contreparties évoquées figurait la cession de précieux créneaux aéroportuaires d’Air France à l’aéroport parisien d’Orly. Une éventualité rejetée par les syndicats de la compagnie française comme par la direction de l’entreprise.

Des bases Air France menacées

Par ailleurs, quatre-vingts salariés d’Air France ont manifesté dimanche à l’aéroport Marseille-Provence contre le projet de la direction de fermer les trois bases de province à Marseille, Nice et Toulouse.

Interrogée par l’AFP, la direction de la compagnie a confirmé qu’elle étudiait « la fermeture de ses bases de province pour ses personnels navigants dans le cadre de la restructuration de son réseau domestique ». Elle a précisé que « cette évolution devrait faire l’objet de discussions et négociations préalables avec les organisations syndicales et l’ensemble des salariés concernés qui se verraient proposer des mobilités au sein de l’entreprise ».

Au total, 329 membres des personnels navigants et commerciaux seraient touchés par cette restructuration en province dont 130 sur Marseille. Les personnels au sol et sur les pistes ne sont pour l’instant pas concernés même si la CGT estime qu’ils pourraient être menacés dans un second temps.

« Cadences infernales »

« On est tous conscients de l’impact de la crise du Covid sur le secteur aérien mais on ne comprend pas la stratégie de la direction qui avait ouvert ces bases il y a dix ans pour concurrencer le low cost », s’est étonné Stéphane Pasqualini, chef de cabine et délégué syndical FO, présent à la manifestation au côté de ses collègues en uniforme.

« On avait tous répondu présents pour cette aventure, accepté des cadences infernales, des salaires inférieurs à nos collègues parisiens, la direction faisant aussi des économies sur l’hôtel, les locations de voiture avec un personnel résidant sur place », a souligné le syndicaliste qui croit toujours dans la viabilité des sites de province.

« Complicité » de l’Etat

« Le trafic aérien va reprendre et l’aéroport de Marseille qui peut accueillir n’importe quel type d’avion a un fort potentiel. C’est une porte sur le Moyen-Orient, le bassin méditerranéen, l’Afrique et l’Amérique du Sud », a-t-il plaidé, assurant avoir reçu un soutien du département, de la région, de la chambre de commerce et d’élus locaux.

« Ce sont des choix libéraux qui dictent le choix de la direction, avec la complicité de l’Etat actionnaire à 15% de l’entreprise », a dénoncé Pascal Montoya, délégué CGT pour qui « le Covid est une aubaine » pour la compagnie qui souhaite remplacer Air France en province « par sa filiale low cost Transavia » avec à la clé « une précarisation des emplois ».

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