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Maudit, l’aéroport de Berlin ouvre (enfin) ses portes

La capital allemande, Berlin, se dote enfin d’un aéroport international à l’image des autres grandes capitales européennes.

Le nouvel aéroport de Berlin a accueilli samedi ses premiers avions après un chantier qui a tourné au fiasco et accumulé neuf années de retard pour s’achever au moment où le secteur aérien subit la pire crise de son histoire. Aucune célébration n’était prévue pour l’arrivée des vols inauguraux sur le tarmac de l’aéroport Willy-Brandt au sud-est de la capitale allemande.

Le coup d’envoi de la plateforme a été donné en petit comité en raison de la situation sanitaire mais aussi de l’invraisemblable série noire qui a frappé ce grand projet issu de la réunification : défaillances, malfaçons, faillites, négligences, démissions retentissantes. La construction du « BER », débutée en 2006, aurait dû permettre une ouverture en 2011.

La risée de Berlin

Devenu un gouffre financier et la risée des Berlinois, il démarre ses activités alors que la pandémie de Covid-19 a fait plonger le trafic aérien mondial. Le ministre de l’Economie Peter Altmaier veut voir le bon côté des choses. « Cela a été pour nous tous un poids de ne pas savoir, durant des années, s’il y avait une perspective que cet aéroport soit un jour opérationnel », a-t-il dit vendredi dernier, confiant sa « joie et son bonheur ».

En 2012, le chantier avait brutalement été stoppé car les dispositifs de sécurité incendie ne fonctionnaient pas. L’inauguration, prévue quelques semaines plus tard en présence d’Angela Merkel et de 10 000 spectateurs, avait été précipitamment annulée. Système d’éclairage défaillant, escaliers mécaniques trop courts, erreurs de planification, défauts de construction, soupçons de corruption… La succession des avanies a terni la réputation d’efficacité de l’Allemagne.

27 millions de voyageurs

La crise sanitaire est venue allonger la longue liste de ces déboires, ajoutant aux angoisses des gestionnaires du BER pour l’avenir. Après l’arrêt quasi total du trafic partout dans le monde au printemps, la reprise ne se fait que très lentement. Chômage technique, suppressions d’emplois, pertes astronomiques: le secteur aérien affronte une crise historique.

Pour le troisième aéroport du pays, après Francfort et Munich, cela veut dire de longs mois à fonctionner en capacité réduite. Les exploitants ont tablé sur un transit de 27 millions de personnes par an pour le terminal 1, le seul à ouvrir samedi dernier. En novembre, seules 20% des capacités de vol normales sont prévues. Le terminal 2 n’ouvrira pas avant le printemps 2021, au mieux.

Un aéroport à 6,5 milliards

Même incertitude pour les espaces commerciaux de l’aéroport, source importante de revenus, alors même que l’Allemagne passera tout le mois de novembre en « confinement léger » avec fermeture obligatoire, dès lundi, des bars, cafés et restaurants notamment. Une quinzaine de boutiques et restaurants n’ouvriront d’ailleurs pas le jour de l’inauguration. D’autres ont décidé d’adopter des « horaires d’ouverture réduits », à cause de la faible fréquentation dans l’aéroport, précise à l’AFP un porte-parole.

De quoi donner des sueurs froides aux gestionnaires de la plateforme, dont le coût initial, estimé à 1,7 milliard d’euros, a déjà grimpé à 6,5 milliards. Pour aider l’aéroport et assurer l’avenir des 20 000 personnes qui doivent, à terme, y travailler, les autorités ont débloqué 300 millions d’euros d’aides financières pour l’année 2020. D’autres aides seront sans doute nécessaires, a prévenu mardi le ministre des Transports Andreas Scheuer. La crise a déjà des conséquences sur l’emploi. Les aéroports berlinois ont annoncé fin juillet la suppression de 400 postes, sur 2 100.

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