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AccorHotels : Nicolas Sarkozy commente l’échec de la place de marché

AccorHotels, investissements étrangers, géopolitique… L'ancien président de la République a répondu aux questions des participants au congrès de Selectour dont il était l'invité d'honneur.

 

C’est en séance plénière que Nicolas Sarkozy s’est adressé aux adhérents de la coopérative. Extraits choisis de cet échange, qui a nourri des applaudissements et des rires d’un public majoritairement conquis.

 

L’Echo touristique : AccorHotels a créé une place de marché sur Internet, qu’il vient de décider de fermer. Comment expliquez-vous cet échec, en tant que président du Comité stratégie internationale du groupe hôtelier ?

Je pense que l’histoire de la place de marché, c’était d’abord un problème avec nos franchisés qui se sont dits ‘Pourquoi on va payer pour être franchisé d’Accor si, sans être franchisé, on peut aller sur une place de marché et avoir les mêmes services’. Le président d’Accor a jugé qu’il fallait donner une priorité aux franchisés. Vous me dîtes ‘échec’. Vous savez ce qui est grave dans la vie, ce n’est pas d’échouer, mais de ne pas tenter. Quel métier a plus changé que celui de l’hôtellerie de masse ? Maintenant vous n’êtes plus propriétaire de votre clientèle, qui choisit au dernier moment. Et Sébastien Bazin (PDG d’AccorHotels, Ndlr) a voulu tenter des choses pour s’adapter à la réalité de ce marché. Quand cela ne marche pas, on arrête et on passe à autre chose. La force d’un chef d’entreprise, c’est d’être capable d’arrêter.

Anonyme (question en ligne) : Que pensez-vous de la prise de participation de fonds étrangers dans l’achat d’actifs ou d’infrastructures de sociétés françaises du tourisme ?

Nicolas Sarkozy : Franchement, quitte à choquer certaines personnes ici, je ne suis pas contre. Et d’ailleurs, je suis membre du conseil d’administration d’une société (AccorHotels, Ndlr) où nous avons deux actionnaires chinois. Vous ne pouvez pas avoir une grande chaîne hôtelière et ne pas avoir accès au marché chinois. Je ne voudrais pas que Accor ne soit plus sous pavillon français. Mais quand on a 83 ou 84 millions de touristes (internationaux) chaque année en France, on ne peut pas refuser des investissements étrangers. Cet investissement chinois, c’est une bonne chose.

Visit Europe : Pourquoi, avec 8% du PIB, n’avons-nous pas de ministère du Tourisme ?

Moi, j’ai nommé un secrétaire d’Etat. C’est vrai qu’il y a un décalage entre l’importance économique phénoménale du tourisme, et la perception et sa reconnaissance par les ‘élites’ françaises. Quand c’est l’Aérospatiale, c’est fantastique. Quand c’est le tourisme ou l’agriculture, on traite cela un peu par-dessus la jambe. C’est une erreur. Mais je ne suis pas sûr que la seule nomination d’un ministre résolve le problème. L’essentiel, c’est que les décisions soient prises.

Selectour/Marietton (Laurent Abitbol) : Etes-vous l’ambassadeur du tourisme dans le monde ?

Après avoir fait une carrière politique, je rêvais de voir l’entreprise de près, de l’intérieur. Je me suis donc engagé auprès de Sébastien Bazin. J’ai découvert de l’intérieur le tourisme et ses difficultés comme l’infidélité du client. Dans l’entreprise, la fonction la plus noble, c’est la fonction commerciale. Pace que la technique, c’est bien. Mais amener le client, c’est mieux.

Agence 3B voyages (Bordeaux) : Je fais construire un bateau pour naviguer sur la Garonne. Pouvez-vous intercéder auprès de Madame votre épouse pour qu’elle soit la marraine de ce bateau ?

Il est malin ce Pierre… Rendez-vous avec Carla (Bruni), elle dira oui, elle viendra avec moi. C’est un honneur que vous feriez à Carla, qui, à la différence de son mari, aime le vin, beaucoup. Un mot sur les bateaux : je crois beaucoup au développement de ce secteur du tourisme. Pourquoi ? Parce que l’âge de la population augmente et les conditions de sécurité dans les aéroports prennent un temps infini.

Daumin Voyages (La Flèche) : Quel parallèle feriez-vous, en termes de qualités, entre l’homme politique et le chef d’entreprise ?

C’est exactement la même chose : il faut être un leader. Si cela ne va pas, les salariés sont inquiets, le chef d’entreprise ne dort pas. Leader, ça ne s’apprend pas. Il y a un monde entre le numéro 1 et le numéro 2, mais il y en a peu entre le numéro 2, le numéro 3 et le numéro 10 ! Moi, je ne me suis jamais vu – même à l’école – comme un numéro 2.

Quel chef d’Etat vous a le plus marqué ?

(Nelson) Mandela.

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