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LES 12 TRAVAUX de l’événementiel

Sale temps pour l'événementiel et le tourisme d'affaires ? Le secteur aurait préféré ne pas faire ainsi parler de lui quand, à travers les récents attentats, ce sont aussi les grands événements, festifs ou sportifs notamment, qui ont été touchés. Avec souvent une question désormais : maintenir ou annuler ? Au contexte sécuritaire se

1. FAIRE LE BILAN

Indéniablement, les attentats ont fragilisé la destination Paris Île-de-France. Fin août, le Comité régional du tourisme (CRT) s'alarmait d'une « baisse sans précédent » de la fréquentation touristique depuis 2010. Entre janvier et juin, les hôteliers ont accueilli un million de touristes de moins qu'un an plus tôt. Parmi les absents, beaucoup de visiteurs étrangers, en repli de 9,9 %. Seul point positif : la progression des nuitées affaires (+14,4 points) générées par les déplacements professionnels. « Le marché du tourisme d'affaires réagit de façon moins émotive, avec des acteurs très rationnels dans leur prise de décision », analyse Clément Laloux, directeur du Paris Convention Bureau. Sans doute aussi parce qu'annuler un événement professionnel coûte cher ? « C'est vrai, mais globalement, nous n'avons pas subi d'annulations majeures, et nous avons encore de très belles demandes », assure-t-il.

2. TIRER LES CONCLUSIONS

La fréquentation de certains salons a toutefois pâti de ce contexte morose. « Notre activité est sensible à l'environnement puisque notre métier est de rassembler les gens dans un lieu unique, après les avoir fait se déplacer, parfois de loin, pointe Philippe Pasquet, directeur du pôle exhibition de GL Events et vice-président de l'Unimev. Quand l'environnement est perturbé, pour des raisons réelles ou psychologiques, et quand ces problèmes se cumulent, on ne peut pas s'attendre à ce que nos activités ne soient pas impactées. Pour autant, il est difficile d'évaluer de façon précise les répercussions de chacun de ces problèmes. Cela dépend aussi de la qualité de la manifestation, de son marché… À environnement comparable, certaines affichent des baisses de 5 % ou 10 %, d'autres sont en progression. » Le contexte n'expliquerait donc pas tout, comme en témoigne le dernier classement ICCA : Paris y a perdu sa place de leader de l'organisation de congrès internationaux, au profit de Berlin.

3. REPENSER LA SÉCURITÉ

D'emblée, en plein état d'urgence, la question de la sécurité a été mise sur la table. De l'avis général, la coopération avec la Préfecture, qui délivre l'autorisation d'organiser certains événements, a progressé. « Nous sommes tous dans le même bateau, et nous ramons dans le même sens », résume Renaud Hamaide. Les dossiers sont scrutés plus en détail. Si la sécurité est loin d'être un sujet nouveau, certains dispositifs ont été renforcés – impliquant des dépenses supplémentaires – mais aussi parfois une conception différente de certains événements. « Sur Defacto, à La Défense, nous avons mis en place un système de barrière avec six points d'entrée, des fouilles de sacs et la détection de métaux, détaille Brice Mourer, cofondateur de Magic Garden. Cela s'est fait en bonne intelligence, et n'a pas entraîné de baisse de la fréquentation. Aujourd'hui, nous réfléchissons au fait de ne pas être en configuration ouverte sur les événements extérieurs. »

4. REDORER SON BLASON

Entre attentats, mouvements sociaux, l'image de la France a été mise à mal, particulièrement à l'étranger. Tentant d'allumer un contre-feu, l'alliance 46.2, réunissant des entreprises leaders du tourisme, a rapidement lancé l'opération Paris We Love You. En janvier, Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, exhortait les acteurs économiques à continuer de participer aux foires et salons internationaux. Les initiatives se sont multipliées. Louables, mais insuffisantes, jugent les professionnels. « En France, la répétition des informations, même pour annoncer qu'un attentat avait été déjoué, n'a cessé de réalimenter la peur, regrette Renaud Hamaide, qui pilote également la nouvelle filière Rencontres d'affaires et événementiel. Et le terme état d'urgence a été perçu de façon extrêmement négative. Cela a donné à certains le motif d'exercer leur droit de retrait. La première campagne qu'il faut faire, c'est arrêter de parler de risque. »

5. FAVORISER LE DIALOGUE

Rassurer et convaincre restent donc des actions primordiales. « Nous avons dû fournir un gros travail de réassurance et de dialogue, et être beaucoup plus présents, souligne Renaud Hamaide, le DG de Comexposium. Cela nécessite beaucoup plus d'efforts et de contacts. » « Nous accompagnons les professionnels à l'étranger pour aller chercher les clients là où ils sont, ajoute Clément Laloux. Nous organisons aussi des accueils pour montrer la réalité de la situation. Les budgets sont restés les mêmes mais nous concentrons les moyens sur les marchés les plus favorables. » Autrement dit, les moins frileux.

6. FORMER L'UNION SACRÉE

Plus de dialogue, c'est aussi l'état d'esprit à l'intérieur de la filière. Un mouvement initié de longue date. En témoignent la création en début d'année de l'association Lévénement (à la suite du rapprochement entre l'Anaé, la délégation événementielle de l'AACC et le Raffut), mais aussi celle, en novembre 2015, de la filière Rencontres d'affaires et événementiel, sous l'égide de Bercy. En mai, une nouvelle version de la Charte pour l'accueil des grands événements a été signée par les institutionnels et les hôteliers. « Nous sommes sur le bon chemin, confirme Philippe Pasquet. Au niveau des pouvoirs publics, on a compris, depuis un certain nombre d'années, l'intérêt économique des événements, et il existe une politique d'accompagnement en France. C'est plus nouveau sur Paris Île-de-France. Sur cette destination plus gâtée, la prise de conscience est assez récente. À terme, cela va déboucher sur la mise en place d'un écosystème favorable. »

7. BRAINSTORMER

Bienvenue en Île-de-France, mythe ou réalité ? Tel est le sujet sur lequel a planché le CESER, qui a livré fin août ses préconisations pour relancer la destination. Un rapport rendu plus vite que prévu à la demande de Valérie Pécresse, présidente de la région. Sur le volet du tourisme d'affaires, le CESER préconise notamment d'afficher une politique de marque unique à l'échelle des destinations, de développer un dispositif de veille et d'évaluation commun, d'instaurer une gouvernance régionale d'intelligence événementielle, afin de coordonner les acteurs de la filière dans la captation et la mise en cohérence des grands événements. Le CESER recommande enfin de « rationaliser, mutualiser et renforcer au niveau de la région les moyens humains et financiers dédiés à la promotion de l'Île-de-France pour les salons et congrès ». L'avis et le rapport seront votés en décembre.

8. DÉVELOPPER LES INFRASTRUCTURES DE L'OFFRE

Ce sont là – littéralement – de très gros chantiers. Augmenter les capacités hôtelières (12 000 nouvelles chambres annoncées d'ici à 2020), rénover et développer les infrastructures de transport, notamment l'accès aux aéroports, multiplier les équipements pouvant recevoir des manifestations XXL : telles sont les priorités. 500 millions d'euros vont être investis sur dix ans pour repenser totalement le Parc des expositions de la porte de Versailles. Il accueillera un nouveau centre de congrès dès 2017, avec une promesse : en faire le plus beau et le plus grand d'Europe.

9. CAPITALISER SUR SES ATOUTS

Paris restera-t-il toujours Paris ? Oui, à en croire les professionnels. « Paris reste une place forte pour le business en Europe, analyse Clément Laloux, au Paris Convention Bureau. Les entreprises doivent venir à Paris pour toucher certains acteurs. » L'organisation de l'Euro, mais aussi de la COP21 ont aussi envoyé un signal positif au marché sur la capacité de la destination à organiser de grands événements, et ce alors que se préparent les candidatures pour l'Exposition universelle et les JO de 2024 (lire notre interview).

10. PROUVERSA VALEUR AJOUTÉE

Trois petites lettres devenues incontournables lorsqu'on parle d'événement : ROI, pour "Retour sur investissement". Un facteur clé pour prouver l'utilité des événements, mais difficile à évaluer. En novembre 2015, l'Unimev, en collaboration avec le CRT, a en ce sens lancé son calculateur de pe

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