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Une reprise à confirmer

Après deux années de crise, les agences de voyages ont retrouvé le chemin de la croissance en 2004. Mais, à l’heure du changement de rémunération, cette reprise des ventes demeure fragile, car essentiellement tirée par la billetterie.

Le ciel s’est un peu éclairci pour les agences de voyages en 2004. Après deux années noires, marquées par des baisses d’activité de 0,4 % en 2002 et de 1,8 % en 2003, le volume d’affaires de la distribution a en effet progressé de 3,9 % l’an dernier, selon le baromètre réalisé par le Centre d’observation économique (COE) et le Syndicat national des agences de voyages (Snav). C’est, de fait, la meilleure année pour les agences depuis 2001, où la progression s’était élevée à 1,3 %, stoppée au dernier trimestre par l’impact du 11 Septembre.

Si l’activité est repassée dans le vert, nombre d’agences n’ont cependant pas pu éviter la catastrophe après deux exercices difficiles durant lesquels les trésoreries ont été mises à rude épreuve. Sans compter les patrons qui ont préféré baisser le rideau avant d’engloutir leurs biens propres, l’année 2004 restera en effet comme celle de l’envolée du nombre de liquidations (supérieures à la centaine), et d’une augmentation du coût des sinistres, selon l’association professionnelle de solidarité (APS). Les chiffres définitifs seront connus d’ici une dizaine de jours.

La billetterie s’envole et tire la croissance

C’est la billetterie qui a tiré la croissance en 2004, avec notamment des envolées de 10 % en mars, avril et juin, de 9 % en mai et de plus de 7 % en août. Au final, la billetterie a progressé de 4,6 % en 2004, la seule billetterie ferroviaire faisant encore mieux (+7,6 %) tirée en particulier par Thalys et Eurostar. Les agences assurent désormais les deux tiers des ventes du train circulant entre Paris et Londres.

Aussi bon soit-il, ce résultat peut inquiéter, à l’approche du passage à la commission zéro dans l’aérien, le 1er avril prochain. Du coup, à 73,6 % en 2004, la part de la billetterie dans le volume d’affaires des agences de voyages a encore progressé (73,1 % au total en 2003) et ne montre aucun retournement de tendance en faveur du tourisme. Et ce malgré les appels de nom-breux patrons de réseaux pour que leurs adhérents développent le tourisme. Les ventes de forfaits touristiques n’ont, pour leur part, augmenté que de 0,9 % en 2004, avec même trois mois qui s’affichent en négatif : avril (-0,9 %), juin (-6,2 %) et août (-5,6 %). Ces résultats sont corroborés par ceux de l’Association des tour-opérateurs (Ceto) pour qui les mois de juin et août ont été très décevants et ont plombé le deuxième semestre 2004. Au final, les voyagistes membres de l’association affichent tout de même, grâce aux ventes du début de l’année, une petite reprise en 2004 (+4,7 %). L’activité vols secs s’est cependant mieux comportée que la vente de forfaits avec, respectivement, +8,2 % et +3,5 % par rapport à 2003. Les clients ont commencé à retrouver le chemin de certaines destinations phares comme l’Egypte (+79,8 %), le Maroc (+20,1 %) et la Tunisie (+17,7 %).

Enfin, on note que le poste divers (location de voiture, assurance…) a également repris des couleurs dans les agences, avec une augmentation de 5,2 % par rapport à 2003.

Autre enseignement des chiffres du COE, les agences installées en province ont travaillé nettement mieux que celles d’Ile-de-France. Elles n’ont en effet jamais enregistré de baisse mensuelle d’activité au cours de l’année 2004 (les progressions s’échelonnent de 1,7 % en septembre, à 13,7 % en juin) alors que, pour les points de vente franciliens, l’activité a oscillé entre une baisse de 5,2 % (janvier 2004) et une hausse de 7,9 % (mars).

Beaucoup de nouveaux venus dans les réseaux volontaires

Les incertitudes liées au changement de rémunération et la crise qui secoue le tourisme depuis trois ans ont incité l’an dernier les agences indépendantes à rejoindre les réseaux volontaires. Afat Voyages, qui s’était fixé pour objectif d’atteindre les 500 agences fin 2004, a ainsi explosé ses objectifs, fédérant 558 agences (contre 482 fin 2003). Tourcom a également enregistré sa meilleure progression depuis sa création, regroupant 482 points de vente au 31 décembre 2004. Selectour annonce pour sa part 550 boutiques, contre 525 un an plus tôt.

Côté prix, et malgré l’envolée de ceux du pétrole, la billetterie affiche une baisse de l’ordre de 1,4 %. Ce recul est à mettre sur le compte des transporteurs à bas coûts qui ont obligé les compagnies régulières à ajuster leur grille tarifaire. Point positif à l’avenir, la vente des compagnies low cost, qui échappe aujourd’hui largement aux agences de voyages, va pouvoir s’accélérer chez les distributeurs avec la fin des commissions et la prochaine prise de frais. De quoi compléter leur offre de produits et inciter de nouveaux clients à pousser la porte des agences.

La hausse du prix des forfaits plus rapide que celle des ventes

A l’inverse, les prix des voyages à forfaits ont augmenté de 2,2 % en 2004. Cette hausse est raisonnable, les voyagistes ayant choisi de maintenir leurs tarifs pour soutenir le redémarrage des ventes. Seule ombre au tableau, cette augmentation reste supérieure à celle des ventes de forfaits (+0,9 %). Ce qui révèle une baisse du nombre global de clients ayant utilisé les services d’une agence de voyages pour partir en vacances. Les clients sont aujourd’hui plus nombreux à réserver en direct ou à avoir recours aux agences en ligne, qui affichent d’une année sur l’autre des croissances fulgurantes (supérieures à 50 % en 2004). Les résultats de ces dernières ne sont pas intégrés dans les statistiques du Centre d’observation économique qui, étant donné leur poids de plus en plus important, envisage sérieusement de les ajouter prochainement dans son étude.

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