Thomas Cook se donne de l’air
L’octroi par les banques d’une nouvelle ligne de crédit doit mettre le groupe à l’abri d’un effondrement à court terme. Mais pour alléger sa dette abyssale, il pourrait annoncer des mesures plus radicales à la mi-décembre.
Thomas Cook a repris sa respiration. Après une semaine de spéculations sur une éventuelle faillite du groupe britannique, l’accord signé avec les banques le 25 novembre a levé les craintes, en tous cas à court terme. Ces dernières ont accordé au numéro deux européen du tourisme de nouvelles facilités de crédit, pour un montant de 200 millions de livres (230 ME) jusqu’à fin avril 2013. Un dispositif qui remplace la ligne de crédit de 100 M£ octroyée un mois plus tôt, le 21 octobre. Thomas Cook a aussi obtenu des banques une plus grande flexibilité financière face aux incertitudes qui pèsent sur son activité. Autant de décisions qui doivent lui permettre « d’aborder le creux de son activité saisonnière dans les meilleures conditions », s’est réjouit Rachel Picard, la présidente de la filiale française. Alors que les réservations de l’hiver sont terminées et que celles de l’été n’ont pas encore pleinement commencé, « la fin de l’année est traditionnellement un moment où les rentrées de cash sont les plus faibles », ajoute un porte-parole.
LA VENTE D’ACTIFS SEMBLE INÉVITABLE
L’accord conclu avec les banques est donc censé combler le trou financier de l’automne 2011, mais aussi celui attendu fin 2012. Il a en tous cas rassuré la Bourse de Londres, où le cours du titre Thomas Cook a repris quelques couleurs. Également rassurée, la compagnie d’assurance qui fournit au groupe une garantie financière pour ses ventes de vols secs et de séjours secs sur le marché britannique a réactivé sa couverture, après l’avoir suspendu durant quelques jours. En France, le mot d’ordre est aussi à la dédramatisation. « L’épisode a été trop court pour que ça ait un impact auprès de nos clients », confie la responsable d’une agence intégrée du nord de la France. « Nous rassurons ceux qui nous posent des questions en leur expliquant que nous, Boiloris, garantissons les fonds déposés », explique quant à lui Didier Munin, PDG du mini-réseau Boiloris, dont deux agences portent l’enseigne Thomas Cook.
Reste qu’à moyen et long termes, le groupe Thomas Cook semble loin d’être sorti d’affaires. Tandis que sa dette nette a bondi de 250 M£ il y a quatre ans à environ 900 M£ aujourd’hui (plus d’1 milliard d’euros), le montant des actifs nets du groupe a au contraire fondu de 3 Mds£ à 1,74 Md£ entre septembre 2007 et septembre 2010. Ce qui fait dire à certains analystes que la vente d’actifs pour réduire la dette semble inévitable. Repoussée à la semaine du 12 décembre, l’annonce des résultats annuels du groupe devrait d’ailleurs être celle de mesures stratégiques de plus grande ampleur, concernant en particulier les activités au Royaume-Uni. Avec la France, le marché britannique est celui qui souffre le plus.
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