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Thomas Cook : l’APST évalue à 5 millions le coût du sinistre, crainte d’un effet domino

L’APST estime à 5M€ les frais pour rapatrier les clients directs d’agences Thomas Cook en France, si la filiale hexagonale se déclarait en cessation de paiement.

Thomas Cook a fait faillite au Royaume-Uni. Mais le sort de Thomas Cook France, qui coiffe Jet tours et 430 agences dont 180 en propre, n’est pas encore scellé. Toutefois, l’APST « se prépare au pire », et notamment au dépôt de bilan de la structure française. C’est le sens de son récent communiqué de presse. « Dans le cas d’une déclaration de cessation des paiements de Thomas Cook France, dans son action, l’APST doit sécuriser le retour des vacanciers qui sont actuellement à l’étranger », rappelle en préambule l’APST. « Le retour des clients directs des agences Thomas Cook France sera sécurisé par l’APST », précise le communiqué. La couverture s’applique aux seuls clients des 183 agences intégrées. Comme toujours en pareille situation, les retours des clients indirects -notamment celui des 250 agences franchisées qui portent l’enseigne Thomas Cook ou Jet tours- sont pris en charge… par les agences elles-mêmes.

Caisse de garantie de la profession, l’APST estime « dans un premier temps » le coût éventuel de retour de ces clients directs à environ 5 M€. Ses réserves globales, qui atteignent environ 40 M€, peuvent largement supporter une telle ardoise, au demeurant très important. Son plus gros sinistre TO était jusqu’alors l’ardoise laissée par feu Marsans (2,5M€).

Sur 600 000 voyageurs actuellement en vacances à l’étranger qu’il faut rapatrier, 10 000 clients concernent le marché français. Les rapatriements s’effectueront en collaboration étroite avec les instances professionnelles, les opérateurs de voyages et les pouvoirs publics. Il faudra compter de nombreux jours, comme au lendemain du nuage de cendres islandais en 2010, prévient René-Marc Chikli, président du Syndicat des entreprises de tour-operating.

Des conséquences pour toute l’industrie

Mais cette première facture de 5 millions d’euros pourrait s’alourdir. Nombre d’observateurs craignent un effet domino. Interrogé quelques heures avant la chute de Thomas Cook au Royaume-Uni, René-Marc Chikli ne cachait pas ses inquiétudes. « Cette faillite va sans doute générer d’autres faillites en France, a-t-il relevé. On s’attend à ce que la caisse de garantie soit très sollicitée ».

Au-delà de Thomas Cook, Jet tours et son réseau en propre, d’autres opérateurs risquent effectivement de devenir des victimes collatérales. Les TO revendus par les 430 agences Thomas Cook craignent de s’assoir sur des impayés. Quant aux agences de voyages, elles doivent reprotéger leurs clients, parfois à leurs frais, voire rembourser. Et elles risquent aussi de faire face à une crise de confiance des voyageurs à l’égard des marques du voyage, même les plus solides.

Les distributeurs qui appartiennent à un réseau devraient mieux s’en sortir. TourCom a un dispositif – TourCom Solidarité – pour venir en aide aux 70 à 80 agences qui ont dû reprotéger des clients, quitte à prendre en charge certains frais. Et le réseau dispose d’une centrale de paiement pour sécuriser l’argent des clients avant leur départ. « Le cas échéant, nous devrons attendre l’accord de l’administrateur, avant de procéder aux remboursements » des voyages non effectués, souligne relève Richard Vainopoulos, président du réseau volontaire. Comme ce fut le cas dans les dossiers Marsans ou Donatello. « Une agence totalement indépendante prend aujourd’hui des risques considérables. Elle se sent démunie quand des défaillances s’enchaînent comme celles de Thomas Cook, d’Aigle Azur, XL Airways », relève Richard Vainopoulos.

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