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Selectour : le projet Sunrise en question

A quelques jours de l’Assemblée Générale Extraordinaire de Selectour, qui se tiendra le 10 avril à Paris, le projet de transformation du réseau impliquant la modification des statuts, baptisé Sunrise, fait l’objet d’une certaine opposition en interne.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille chez Selectour. Dans un courrier de quatre pages, envoyé par voie postale aux responsables d’agences, pour éviter d’être lu sur le forum interne, un collectif d’adhérents anonymes alerte sur les dangers potentiels du projet Sunrise. « Ce projet est un faux prétexte, on nous fait miroiter de nouveaux services, une discipline pour être plus profitables demain et pour justifier un changement de gouvernance », mentionne le courrier.

Pour rappel, Sunrise fait suite au projet de New Coop, qui prévoyait une ouverture du capital de Selectour Entreprise, et qui a été retoqué par les adhérents en juin 2017. Ce projet-ci prévoit la segmentation des agences en trois collèges (les petites, moyennes et grosses), une concentration des ventes pour de meilleures sur-commissions, et une nouvelle gouvernance sous la forme d’un directoire de 9 membres qui dirigera le réseau.

Collectif d’adhérents en colère

Le collectif insiste sur trois points : la disparition pure et simple du principe « un homme=une voix », cher à la coopérative, puisque le poids de chaque agence dépendra de son nombre d’actions dans Selectour Entreprise ; la mainmise des 50 plus grosses agences qui concentreront désormais près de 70% du pouvoir de décision ; le transfert de pouvoir de la coopérative à Selectour Entreprise et au directoire, privant le conseil d’administration de son action.

« A court terme, nous serons tous à la solde de ce directoire qui fera ce qu’il voudra ! », estime un adhérent inquiet, gérant un mono-point de vente. « Certes, le réseau doit évoluer, mais pas dans le seul intérêt de Marietton, (dirigé par Laurent Abitbol, président de Selectour, ndlr) qui est notre plus gros adhérent et qui détient le tour-opérateur Voyamar». Il poursuit : « chaque coopérateur a le pouvoir de dire non à cette proposition de directoire, qui aura le pouvoir économique et financier sur le réseau ». A savoir : cette année, le groupe Marietton, détenu à 55% par deux fonds d’investissement, doit opérer un LBO, qui devrait augmenter la participation de la famille Abitbol.

La vision économique du réseau

De son côté, Christine Petyt, directrice de Désirs2Reves, qui se présente comme candidate au directoire, croit au projet Sunrise. « La coopérative doit être modernisée, dit-elle. Nous devons être plus forts et parler d’une seule voix face aux fournisseurs. J’ai une petite agence, je suis une goutte d’eau et j’ai besoin des paquebots comme Marietton pour avancer. Pour ma part, depuis dix ans, c’est la première fois que je reçois un tel montant de rétrocessions sur la billetterie». Un avis partagé par plusieurs adhérents.

Elle estime que les trois catégories d’agences seront équitablement représentées au sein du directoire par deux membres chacune. « Trois autres membres feront le lien entre le directoire et le conseil d’administration, qui comptera un nombre restreint d’administrateurs chargés de l’animation du réseau ».

Quant à Laurent Abitbol, joint au téléphone à Oman pendant les Forces de ventes Affaires, il s’est contenté de quelques mots de commentaires : « Je ne veux pas répondre à un courrier anonyme. J’ai une vision économique du réseau, et si ce projet ne passe pas, les adhérents percevront moins d’argent ». Rendez-vous le 10 avril au soir pour connaître le résultat des votes, qui portera sur Sunrise.

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