Qui est François Durovray, nouveau ministre délégué aux Transports ?
Élu LR de l’Essonne, spécialiste des mobilités publiques, François Durovray a été nommé ministre délégué aux Transports dans le gouvernement formé le 21 septembre par Michel Barnier.
Une carrière d’élu local spécialiste des questions liées aux transports : voilà comment peut se résumer le parcours de François Durovray, président LR du conseil départemental de l’Essonne depuis 2015, nommé samedi 21 septembre ministre délégué des Transports du premier gouvernement Barnier.
RPR, UMP puis LR : le parcours de François Durovray est ancré solidement à droite depuis son plus jeune âge. D’abord proche de Nicolas Dupont-Aignan dans les années 1990 et 2000, il devient son directeur de cabinet et son premier adjoint à la mairie de Yerres (Essonne), avant de s’en éloigner et de devenir son adversaire politique.
L’Essonne et les transports
Ce père de famille de 53 ans, qui préside aussi la communauté d’agglomération Val d’Yerres Val de Seine, qui regroupe neuf communes au sud de Paris, s’est ensuite rapproché de Xavier Bertrand, notamment en tant que délégué régional pour l’Ile-de-France du mouvement « Nous France » fondé par le président des Hauts-de-France.
Ancien maire de Montgeron (Essonne), François Durovray s’est vivement opposé à l’alliance de LR avec le Rassemblement national (RN) lors des dernières législatives, qualifiant de « honte » le ralliement d’Eric Ciotti et appelant à la démission du président contesté du parti.
C’est sous la bannière divers-droite que François Durovray s’est présenté en juillet aux législatives anticipées dans la 8ᵉ circonscription de l’Essonne. Il est arrivé troisième d’une triangulaire remportée par Bérenger Cernon du Nouveau Front Populaire (NFP).
Un spécialiste des transports franciliens
« En 2010, élu à la région Île-de-France, François Durovray devient expert du sujet « transports » et siège à Ile-de-France Mobilités (l’autorité organisatrice des transports franciliens, ndlr) », résume sa biographie sur le site du département de l’Essonne.
Il préside aussi la commission « Transports, mobilités et infrastructures » de l’Association des départements de France (ADF) depuis 2015, est membre du conseil d’administration du Groupement responsable des autorités organisatrices de transport (Gart). En 2023, il a été chargé par Valérie Pécresse du développement des lignes de cars express en Île-de-France.
Ce spécialiste des transports publics a aussi œuvré dans l’achat des nouvelles rames RER en Île-de-France et dans le développement du billet de transport unique qui entrera en vigueur en janvier 2025. Enfin, François Durovray est également président de la Codatu, une ONG promouvant les mobilités durables dans les pays du sud.
Les professionnels du secteur satisfaits…
Les premières instances professionnelles du transport ayant réagi saluent les compétences de leur nouveau ministre, bien connu par le secteur, tout en mettant en garde contre le manque de moyens pour mener à bien la transition énergétique et défendre la compétitivité de l’industrie française.
« Le Ministre Durovray dispose d’une solide expertise en matière de transports et a toujours œuvré pour faciliter les mobilités du quotidien grâce au développement des transports collectifs. En témoignent son rapport sur le développement des cars Express en Île-de-France et sa mobilisation en faveur des SERM. Son engagement à défendre le secteur sera déterminant pour aboutir à un PLF 2025 permettant d’accompagner un choc d’offre et accélérer la transition écologique », commente ainsi l’Union des Transports Publics et Ferroviaires (UTPF).
« Ses compétences et sa connaissance du transport public, et plus largement de la mobilité, constituent indéniablement un atout pour notre secteur », souligne dans un communiqué le Gart, qui fédère les collectivités locales organisant les transports publics en France, et où François Durovray siège au conseil d’administration et en était vice-président délégué à la coopération internationale.
… mais vigilants
« Mais, nous l’avons constaté avec ses prédécesseurs, volonté et vision ne suffisent pas toujours à un ministre pour faire prévaloir ses choix (…). Et de moyens, il va en être vite question dans les jours qui viennent, tant le ministre aura fort à faire pour obtenir, dans le cadre de la préparation du budget 2025, les financements à la hauteur des enjeux », ajoute le Gart. Choc d’offres, transition écologique et énergétique, défense de la filière industrielle française : « les défis sont nombreux et les investissements nécessaires sont vertigineux au regard des comptes publics de l’Etat », s’inquiète le Gart.
De son côté, l’Union des entreprises de transport et de logistique de France (TLF), tout en saluant l’arrivée de François Durovray, a aussi dressé une liste de mesures « impératives » à prendre « dans un contexte de très forte concurrence étrangère et face au mur d’investissements que représente la transition écologique ». L’Union TLF demande au ministre de baisser les impôts pour rapprocher les entreprises du secteur de la « moyenne européenne », défendre la compétitivité de la chaîne logistique française, en particulier des ports et aéroports ainsi que « maintenir le soutien au verdissement des flottes ».
« Dans un contexte économique difficile pour notre secteur, la priorité doit être donnée à la compétitivité de nos entreprises pour répondre aux besoins du pays et aux attentes de nos concitoyens sur la nécessaire transition écologique de la filière », indique enfin Eric Hémar, président de l’Union TLF.
Les Transports sortent de la tutelle de l’Écologie
Changement important annoncé samedi 21 septembre lors de la constitution du nouveau gouvernement : les Transports ne sont plus placés sous la tutelle du ministère de l’Écologie (qui va à Agnès Pannier-Runacher), une première depuis plusieurs quinquennats. Dans le gouvernement Barnier, les Transports sont placés auprès de la ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, issue de la même famille politique, Catherine Vautrin.